Le prix du baril de pétrole brut poursuit sa chute libre entamée en début de semaine pour repasser sous la barre des 60 dollars. Le cours du pétrole qui avait enregistré une baisse importante évaluée à 3% en une semaine, atteignait hier les 58,5 dollars à la Bourse de Londres. Celle de New York a, quant à elle, estimé le baril du brut américain de WTI (West Texas Intermediate) à 52,48 dollars, alors qu'il gravitait autour des 55,85 dollars mardi dernier. Le prix du Brent valait, pour rappel, 70 dollars au début de l'année 2020. Ce recul brusque enregistré sur ces deux références mondiales de pétrole brut est dû, en grande partie, à la crainte de propagation du coronavirus en Chine, l'un des plus gros importateurs de pétrole. Notons, à ce propos, que le coronavirus a déjà fait plus de 80 morts en Chine, infectant, en outre, pas moins de 2 700 personnes. La situation était déjà fragile et la propagation du virus génère davantage de craintes sur la demande mondiale. "Les investisseurs craignent ainsi un ralentissement de la croissance chinoise et du secteur du tourisme à l'échelle mondiale, deux facteurs-clés de la demande en pétrole", a expliqué un analyste de Markets.com. Outre cette tension mondiale causée par le coronavirus, les pays producteurs ont réduit leur approvisionnement en pétrole pour soutenir les prix du brut en augmentant la production de 500 000 barils/jour à 1,7 million de barils/jour, et ce, jusqu'au mois de mars prochain. Les acteurs du marché pétrolier s'inquiètent des conséquences des restrictions des déplacements qui freinent la consommation d'essence et ralentissent toute l'activité. Certains analystes estiment que la demande mondiale pourrait baisser de 150 000 barils par jour au cours des deux prochains mois, selon le scénario le plus probable. Pis encore, si un ralentissement économique important devait s'ensuivre du fait de la propagation du virus, alors l'impact global sur la demande pourrait dépasser les 700 000 barils par jour. B. K.