Le pétrole a eu une journée particulièrement baissière hier. Les cours se sont, en effet, effondrés, chutant à un niveau bas historique de 55 dollars. Quelle est la cause de cette baisse spectaculaire ? Les marchés sont, en fait, pris de panique devant la propagation du coronavirus et les investisseurs tiraillés par des inquiétude liées à une épidémie d'aussi grande ampleur, provenant de Chine, un des plus gros consommateurs de pétrole au monde. Les investisseurs sont "minés depuis plusieurs semaines par les conséquences de l'épidémie de pneumonie virale, qui a contaminé plus de 17 000 personnes pour 361 morts en Chine continentale (hors Hongkong et Macao), sur la santé économique du premier importateur et deuxième consommateur de pétrole du monde. La demande chinoise est attendue en baisse de trois millions de barils par jour. Si l'on ajoute des annulations en chaîne de la part des compagnies aériennes, cela donne une offre largement excédentaire", a expliqué Hussein Sayed, analyste de FXTM. Les marchés replongent ainsi dans une nouvelle crise. Et, les pays producteurs se tiennent le ventre, en espérant que cette dégringolade n'est qu'un nuage qui se dissipera aussi vite qu'il s'était formé. Crises, certes, les marchés en ont vu d'autres, mais cette épidémie arrive au mauvais moment, alors que l'Opep et ses alliés dont la Russie font face à l'atonie de la demande et à l'expansion de la production schisteuse américaine. Dans cette conjoncture tendue, le groupe essaye d'organiser la riposte face aux conséquences de la pandémie. La première mesure qu'il a déjà prise a été d'avancer la réunion — initialement prévue en mars — au début du mois en cours. Le Comité ministériel de suivi de l'accord Opep - non-Opep (JMMC) composé de sept pays membres de l'Opep et de deux pays non-membres de l'Opep va se réunir aujourd'hui et demain à Vienne pour évaluer l'impact du nouveau coronavirus chinois sur la demande de pétrole. Il va formuler des propositions concrètes à soumettre à l'appréciation des ministres des pays membres de l'alliance Opep+. Il est attendu qu'il recommande, soit d'étendre les restrictions de production de brut au-delà de mars, soit de réduire davantage la production. Ce dont certains observateurs sont sûrs, c'est que l'Opep+ va examiner les meilleures options possibles à mettre en œuvre en vue de pouvoir faire face efficacement à l'impact potentiel de la propagation du coronavirus. L'Opep a décidé, début décembre 2019, d'une baisse de production supplémentaire d'au moins 500 000 barils par jour. Cette réduction va porter l'effort total de limitation de production à 1,7 million de barils par jour pour l'ensemble des producteurs.