L'Association nationale des parents d'élèves estime que toute réforme de l'école doit passer par la création d'une structure "stable et indépendante", à l'instar du Conseil supérieur de l'éducation qui a existé du temps de Zeroual en 1997. Tout en soulignant que la réforme de l'école est une nécessité impérieuse eu égard à la "déliquescence" actuelle de ce secteur, les principaux acteurs, notamment les Syndicats des enseignants et des travailleurs du secteur et les Associations des parents d'élèves, voient en la révision des programmes, celle du volume horaire et l'allègement du poids du cartable comme les trois axes prioritaires devant être engagés. Ainsi, pour Sadek Dziri, le coordinateur de l'Union nationale des professeurs d'enseignement et de la formation (Unpef), "la réforme à engager doit toucher le cycle primaire sur trois volets" qu'il énumère en soulignant la nécessité d'alléger les programmes, de réduire le volume horaire et de définir les tâches pédagogiques qui incombent à l'enseignant pour qu'il s'y consacre uniquement. Il est question, aussi, de trouver des solutions au poids du cartable, à la surcharge des classes dans les écoles primaires et les cantines. À cela s'ajoute la question des conditions socioprofessionnelles de l'enseignant qu'il s'agit d'engager dans le sens de la révision des salaires actuellement trop bas, indique-t-il, en rappelant avoir introduit une demande de révision des salaires, notamment dans le secteur de l'éducation, à travers la promulgation d'un statut particulier. Pour que cette réforme puisse être menée à bien, elle nécessite, d'après lui, de réunir trois éléments, à savoir "éviter toute précipitation, mais adopter une méthode graduelle qui consiste à préparer les programmes, à assurer la formation des enseignants en nombre et à l'avance, à améliorer les conditions de scolarité des élèves et réduire la pression de la surcharge". De son côté, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a rappelé, d'emblée, que "depuis le siècle dernier, on revendique une refonte radicale du système éducatif" avant de préciser qu'il s'agit de revoir le contenu des programmes et des rythmes scolaires, notamment la révision du volume horaire, des coefficients et la révision des matières dispensées pour chaque filière. Dans la vision du SG du Satef, afin de réduire le poids du cartable, "il faut réintroduire l'année qui a été supprimée dans le cycle primaire pour permettre d'étaler les programmes enseignés actuellement sur 6 ans, revoir l'heure d'entrée et de sortie des élèves et créer des zones A, B et C pour notre pays". En affirmant que "les réformes menées jusque-là se sont résumées en des retouches afin de se conformer aux obligations internationales", le président de l'Association nationale de parents d'élèves (ANPE), Khaled Ahmed, a suggéré la mise en place d'"une structure stable et indépendante", à l'instar du Conseil supérieur de l'éducation qui a existé au temps de Zeroual en 1997. Selon lui, le Conseil supérieur de l'éducation doit englober "des compétences de toutes les catégories du secteur de l'éducation, des représentants des enseignants de tous les cycles du primaire au secondaire, des inspecteurs des directeurs d'établissements...".Il devra s'occuper en priorité de la révision des programmes, comme il aura à "revoir le volume horaire, de façon à régler la question du poids du cartable", a-t-il estimé. Selon lui, les axes prioritaires de la réforme de l'école sont les cantines et la santé scolaires.