Malgré un nombre très réduit par rapport aux vendredis ayant précédé l'élection présidentielle du 12 décembre dernier, des dizaines de manifestants, notamment des femmes, drapés dans l'emblème national, ont renoué, hier, avec le rendez-vous hebdomadaire de la protesta. En effet, les inconditionnels manifestants de différents âges, encore plus déterminés et inébranlables que jamais, auxquels se sont joints des manifestants des wilayas limitrophes, notamment d'Aïn Témouchent et qui ont battu le pavé à Sidi Bel-Abbès, ont, d'emblée, investi la place 1er-Novembre-1954 en scandant à tue-tête : "Silmiya, silmiya, et on aura l'indépendance", "Nous avons dit que les gangs doivent partir. Soit nous vivons, soit nous mourons, mais nous ne ferons pas marche arrière", "Un Etat civil et non militaire" et "Nous sommes les fils de Zabana et nous ne reculerons pas". "Notre objectif à travers ce retour à la mobilisation populaire est de maintenir l'essentiel de nos revendications, à savoir le changement du système et le départ du reste des gangs et de tous ses symboles et l'instauration d'un Etat de droit, l'indépendance de la justice et une Algérie unie, indivisible et prospère. Non au régionalisme, remise de la souveraineté au seul peuple et rien ne se fera sans le peuple algérien", se sont exprimés les manifestants. Après un rassemblement de plus de deux heures, la foule encadrée par un important dispositif policier a ensuite déferlé sur les boulevards et les rues de la ville, à travers la ligne du tramway via le carrefour le Garden et le jardin public menant vers les quartiers du sud de la ville. Ainsi, tout au long de la marche, les manifestants, arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non à la répression du hirak", ont réitéré leur soutien indéfectible aux détenus d'opinion en scandant : "Libérez les détenus, ils n'ont pas vendu de la cocaïne", "Ce sont eux les libres et nous les esclaves", "Le hirak est un devoir national et nous gagnerons la bataille pour remettre le pouvoir au peuple", "Ya Zabana, c'est au peuple de décider d'un Etat civil" et "Relâchez les détenus. Ils ont été emprisonnés pour leur franchise".