C'est avec la même ferveur que les Constantinois, qui étaient plus nombreux que la semaine passée, ont envahi, hier, le centre-ville à l'occasion du 51e vendredi de mobilisation citoyenne contre le régime politique en place. Par milliers, ils ont ressuscité les premiers tableaux du hirak, à deux semaines près de son premier anniversaire, faisant preuve d'une détermination intacte comme pour dire que le 22 février prochain donnera un élan supplémentaire à leur volonté, celle d'en découdre définitivement avec le système politique, inchangé, selon eux, puisqu'ils ont récusé sans relâche dans de nombreux slogans le "simulacre d'élections" s'agissant de la joute présidentielle du 12 décembre dernier. Renouvelant les revendications fondamentales du soulèvement populaire, ils ont scandé les mots d'ordre et entonné les chansonnettes phare du hirak depuis son avènement. Principalement, ils ont répété en boucle "Dawla madania, machi âaskaria", "Khlitou lebled ya sarrakine", "Libérez nos frères", "Djazayer horra démocratia", "Dignité, liberté et justice sociale" et "La moitié de la bande est en prison et l'autre moitié est avec Tebboune". Des manifestants qui ne ratent d'ailleurs aucune occasion pour rendre hommage aux détenus d'opinion et activistes emprisonnés puisqu'ils ont longuement scandé des mots d'ordre à leur gloire, exigé leur libération et dénoncé une justice aux ordres. Aussi, des écriteaux portant des slogans contre la perspective d'exploitation du gaz de schiste défendue par le chef de l'Etat et jugée par les hirakistes de désastreuse pour l'environnement et peu viable économiquement, ont été brandis. Pendant près de trois heures, la procession, devenue plus compacte au fur et à mesure qu'elle avançait, sillonnera à trois reprises l'itinéraire sous forme de boucle, empruntant les principales artères la ville pour souligner que le hirak, qui a congédié Bouteflika et une partie de son entourage, ne compte pas baisser les bras.