Les habitants de la paisible localité de Snadla, dans la commune rurale de Draâ El Gaïd, sur les hauteurs de la daïra de Kherrata, wilaya de Béjaïa, ont vécu, ce mercredi, une matinée d'enfer. Dès l'aube, des centaines de gendarmes antiémeute, dépêchés de la wilaya de Sétif, sont intervenus dans ce village de 4500 âmes afin de procéder à la réouverture de force d'une station de pompage d'eau potable, fermée depuis deux mois par les villageois de Snadla, en signe de protestation contre les promesses non tenues des autorités de la wilaya de Béjaïa. Parmi leurs revendications principales, le raccordement de leur village au réseau de gaz naturel. La descente musclée de ces forces d'intervention de la gendarmerie nationale s'est vite transformée en scènes d'émeutes en plein le centre du village de Snadla. En effet, le recours des gendarmes aux gaz lacrymogènes pour disperser de paisibles citoyens ont donné lieu à de violents affrontements qui se sont soldés par la blessure de pas moins de deux éléments des forces de sécurité et des dizaines de manifestants. Selon le président de l'assemblée populaire communale (P/APC) de Draâ El Gaïd, Mouhoub Messaoud, les violentes émeutes ayant secoué, hier matin, sa municipalité ont causé des blessures à une cinquantaine de citoyens, dont un cas, jugé gravement atteint, souffrait d'une fracture au niveau de son avant-bras. « Au moment où je vous parle, je suis à l'hôpital de Kherrata, où on a évacué pas moins d'une cinquantaine de citoyens et de deux gendarmes blessés lors des affrontements de ce matin. Toutefois, nous n'avons qu'un seul cas présentant une fracture à l'avant-bras, qui devrait être opéré dans un instant », nous a déclaré au téléphone le premier magistrat de la commune de Draâ El Gaïd. Notons que ces violents incidents auraient pu tourner à de tragiques incidents si les gendarmes n'avaient pas pris la décision de se replier et quitter les lieux, en empruntant le chemin menant vers la commune limitrophe d'Aïn Roua, relevant de la wilaya de Sétif. Car, des centaines de citoyens, dont des activistes du mouvement populaire de la ville de Kherrata se sont mobilisés pour venir au secours des villageois de Snadla. D'ailleurs, une fois alertés par les activistes locaux sur les réseaux sociaux, ils ont aussitôt procédé à la fermeture de la route nationale n°9 reliant Béjaïa à Sétif au lieudit Merouaha.