"Le dialogue politique (libyen) débutera mercredi (hier) comme prévu",avait affirmé mardi Jean el-Alam, porte-parole de la Manul. Les discussions de Genève sur la Libye ont eu lieu hier mais sans la participation des 13 députés invités par la mission de l'ONU pour la Libye (Manul), a indiqué une source diplomatique libyenne aux médias locaux. Selon la même source, il n'y a eu que 18 personnalités libyennes lors de ce premier jour de discussion du Comité militaire libyen mixte (5+5), sous l'égide de l'ONU. Intialement, l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour la Libye, Ghassane Salamé, a invité 13 membres du Conseil d'Etat (équivalent sénat), qui soutient le gouvernement d'union nationale (GNA) de Tripoli, ainsi que 13 députés du Parlement exilé à Tobrouk, et qui appuie le général Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen. Mais les parlementaires de l'est de la Libye ont décliné l'invitation estimant qu'il revenait à eux de choisir qui irait à Genève et ce n'est pas à M. Salamé d'en décider. Le Haut conseil d'Etat a décidé lui aussi samedi à l'unanimité de suspendre sa participation à cette rencontre jusqu'à ce que "des progrès sur la voie militaire et l'engagement à appliquer l'accord politique soient atteints, comme référence à tout accord". Le Haut conseil d'Etat a exigé aussi de l'ONU de lui communiquer l'agenda du dialogue, les noms des participants, ainsi que le mécanisme de prise de décision au sein du comité en charge de faire avancer le processus de paix, dans le prolongement de ce qui a été recommandé lors de la conférence internationale de Berlin. Ces discussions interviennent, pour rappel, dans un contexte de poursuite de la guerre d'agression de Khalifa Haftar contre la capitale Tripoli, à coups de raids aériens sur plusieurs positions des troupes du GNA, mais aussi de quartiers résidentiels, n'épargnant pas ni structures sanitaires, ni écoles et ni marchés. Cette guerre qu'il a débuté le 4 avril dernier a fait plus de 2 000 morts, dont des civils, sans oublier la centaine de milliers de déplacés qu'il a obligé de quitter Tripoli pour les villes voisines. Mardi, la Manul s'est montrée confiante quant à la tenue de ces discussions et avec la présence complète des parties libyennes en conflit. La mission onusienne avait a appelé les différentes parties "à placer les intérêts de la Libye et des Libyens au-dessus de toute autre considération afin de mettre fin rapidement aux souffrances de leur propre peuple, qui paie un lourd tribut chaque jour". Les ambassades de France, d'Allemagne, d'Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ainsi que la délégation de l'Union européenne en Libye, ont aussi appelé dans un communiqué les deux camps à "ne pas faire obstruction" au dialogue. Mais leur appel est resté lettre morte. Avec la poursuite des affrontements à Tripoli, Moscou a affirmé hier qu'il n'y avait aucun signe positif de la part des Libyens pour la mise en œuvre de la déclaration de Berlin.