Les Palestiniens ont protesté haut et fort, mardi dernier, contre l'interdiction qui leur a été faite par Israël de participer, à Londres, à une conférence internationale sur les réformes de l'Autorité palestinienne, qui a été qualifiée de “constructive” par le chef de la diplomatie britannique. Les Palestiniens, qui n'ont pas pu être physiquement présents à Londres, ont pu faire entendre leur voix par une liaison vidéo entre Londres, Ramallah (Cisjordanie) et Gaza. En Israël, à deux semaines des élections législatives, prévues pour le 28 janvier, le chef du Parti travailliste, Amram Mitzna, a catégoriquement exclu un ralliement à un cabinet d'union nationale dirigé par le Premier ministre sortant Ariel Sharon, chef du Likoud (droite), en cas de victoire de ce dernier. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Jack Straw a affirmé que la conférence de Londres, convoquée par le Premier ministre britannique, Tony Blair, et à laquelle Israël n'était pas convié, avait été “constructive”. Lors de la conférence, les Palestiniens, représentés par cinq ministres, se sont notamment “engagés à rédiger un projet de Constitution d'ici à la fin janvier” et ont promis de présenter sous quinze jours un projet de réforme de l'administration et de la fonction publique, selon le Foreign Office. Ils ont, toutefois, indiqué que le succès de leurs efforts dépendrait de la fin des restrictions imposées par Israël. M. Straw a, en outre, annoncé qu'“il y aura une rencontre du groupe de travail sur les réformes palestiniennes du Quartette (Onu, UE, Russie et Etats-Unis) à Londres, dans la semaine qui commence le 10 février”. La présidence grecque de l'UE a, quant à elle, appelé “les Israéliens” à “faire preuve de la même responsabilité” que l'Autorité palestinienne pour faire avancer le processus de paix. Sharon avait décidé d'interdire le voyage des responsables palestiniens après un attentat suicide qui a fait 23 morts le 5 janvier à Tel-Aviv, outre ses deux auteurs. Il a justifié mardi dernier cette mesure en soutenant qu'il n'était pas possible de “se fier à Yasser Arafat”, le dirigeant palestinien, pour mener des réformes. “La conférence de Londres doit dire haut et fort à Sharon : arrêtez l'occupation, arrêtez la colonisation, arrêtez la démolition des maisons, les punitions collectives, les assassinats et arrêtez de transformer les villes et villages palestiniens en de grandes prisons”, a lancé Saêb Erakat, ministre des Collectivités locales palestinien, avant l'ouverture de la conférence. Erakat, qui devait participer à la vidéo-conférence, a indiqué qu'Israël lui avait interdit de quitter Jéricho (Cisjordanie), où il réside, pour se rendre à Ramallah.