Cette nouvelle situation organique conduit donc naturellement à la tenue d'un congrès extraordinaire qui devra élire une nouvelle instance, conformément aux statuts du parti. Après des mois d'enlisement, la crise que connaît le FFS est sur le point de connaître son épilogue.Trois membres de l'instance présidentielle du parti ont démissionné, ouvrant ainsi la voie à la tenue d'un congrès extraordinaire. Ali Laskri est isolé. Dans un communiqué rendu public jeudi, trois membres de l'instance présidentielle ont annoncé leur démission du présidium du parti. Il s'agit de Cherifi Mohand-Amokrane, de Chioukh Sofiane, de Meziani Brahim. De fait, cette instance, qui remplace le poste de président du parti, est paralysée. Après la mise à l'écart de Hayet Teyati, Ali Laskri reste seul, après avoir été lâché par Mohand-Amokrane Chérifi, son allié depuis longtemps. Conformément aux statuts du FFS, cette nouvelle situation organique conduit donc naturellement à la tenue d'un congrès extraordinaire qui devra élire une nouvelle instance. "Si le nombre des membres de l'instance présidentielle est réduit à moins de trois, un congrès extraordinaire est convoqué pour élire une nouvelle instance présidentielle", note, en effet, l'article 48 des statuts du parti. Dans leur communiqué publié jeudi, les trois signataires ont, en effet, annoncé avoir engagé "leurs démissions respectives pour convoquer un congrès national extraordinaire au mois d'avril 2020 conformément à l'article 48 des statuts, sur la base de la composante définie par l'article 34 des statuts. Avec pour ordre du jour unique : l'élection d'une nouvelle instance présidentielle". La décision de ces membres de se retirer de l'instance est justifiée par l'absence de consensus autour de la tenue d'une réunion du conseil national du parti qui, en principe, devra organiser un congrès unificateur. "Pour retrouver dans l'immédiat la stabilité et l'unité du parti garanties par l'IP, seule l'élection d'une nouvelle instance présidentielle permettra d'y parvenir, car la voie utilisant les structures actuelles pour organiser un conseil national puis un congrès national ordinaire est longue et ne réunit pas les conditions de sa réussite, en l'absence d'un large consensus", note, en effet, le communiqué. Depuis quelques mois, un comité ad hoc tente, en effet, de rapprocher les points de vue des parties en conflit au FFS. Mais après des semaines d'intenses contacts en vue de parvenir à un minimum consensuel qui permettrait de réunir le conseil national, aucun compromis n'a été trouvé. Les deux parties, menées par Ali Laskri, d'un côté, et Hayet Teyati, de l'autre, ne sont pas arrivées à se mettre d'accord. Mais au fil du temps, beaucoup de cadres du parti se sont rendu compte qu'il faut fragiliser et isoler les éléments bloquants pour résoudre la crise. C'est pour sauver ce qui peut l'être du parti que Mohand-Amokrane Chérifi a fini par lâcher l'ancien premier secrétaire national du parti. Ironie de l'histoire, Ali Laskri avait, lui aussi, utilisé ce verrou de la démission de l'instance présidentielle pour élire une nouvelle composante. En 2015, il avait démissionné de l'instance présidentielle imposant ainsi la tenue d'un congrès extraordinaire qui l'a renforcé. Mais la tenue de cette réunion n'a pas réglé les conflits qui minent le parti. Depuis 2015, le FFS vit au rythme des crises cycliques qui ont conduit, parfois, jusqu'à l'affrontement physique entre militants du parti. Entre-temps, plusieurs cadres ont quitté la formation politique. D'autres ont été exclus, dont la députée Salima Ghezali, Hassen Ferli et Chaffa Bouaïche. Théoriquement, la tenue, en avril, du congrès extraordinaire avec les congressistes de 2013 a comme premier objectif la préparation d'un congrès ordinaire qui devra doter le parti de nouvelles instances. Mais vu le conflit actuel, le pari n'est pas forcément gagné.