Au moins 27 personnes ont été tuées, hier, dans une attaque contre un rassemblement politique dans l'ouest de Kaboul, selon le ministère afghan de l'Intérieur, la première du genre dans la capitale depuis l'accord conclu entre les talibans et les Etats-Unis. Les assaillants ont ouvert le feu depuis un chantier proche de l'évènement, selon le ministère de l'Intérieur. "Au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et 29 blessées", a déclaré Nasrat Rahimi, le porte-parole de ce ministère, à la chaîne Tolonews. Des photos sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps, dont certains ont le visage recouvert d'un morceau de tissu, signe qu'il s'agit de cadavres. De nombreux membres de l'élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l'Exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant. "Nous étions au milieu de la cérémonie (...) quand soudainement des coups de feu ont retenti", a raconté Mohammad Mohaqiq, le plus connu des hommes politiques hazaras et un proche d'Abdullah Abdullah, également sur Tolonews. L'ancien président Hamid Karzaï et l'ex-Premier ministre Salahuddin Rabbani, également présents, avaient quitté l'évènement un peu plus tôt, a-t-il ajouté. "Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité", a commenté Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d'insécurité auquel l'Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans. L'attaque visait une cérémonie commémorant la mort d'Abdul Ali Mazari, un homme politique de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites, dans un Afghanistan sinon largement sunnite. Le président Ashraf Ghani a dénoncé "un crime contre l'humanité", dans un communiqué.