L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, semble très affecté d'être poursuivi pour une affaire de corruption. "Je ne suis pas un corrompu", a-t-il lancé à la juge qui l'a entendu hier au tribunal de Sidi M'hamed dans le cadre de l'affaire de "trafic dans le foncier et enrichissement illicite" pour laquelle il a été poursuivi, ainsi que ses fils et l'ancien ministre des Transports Abdelkader Zaâlane, notamment. "On m'a accusé d'être un corrompu en 2018 quand j'ai commencé à parler de corruption et des conditions de lutte contre la corruption. J'ai été admis à la retraite et j'ai vécu alors une symphonie bien orchestrée et menée par des activistes sur les réseaux sociaux, certaines chaînes de télévision privées et des journaux", s'est-il indigné. Ce qui a aussi touché l'ancien DGSN est le fait que sa famille soit, selon lui, traînée dans la boue. "Ma famille a été victime de l'injustice et de la hogra. Jamais une famille ne les a subis autant que ma famille depuis 1962", s'est-il écrié. Très amène, la juge a posé à M. Hamel des questions sur la manière avec laquelle il a pu acquérir ses nombreux biens immobiliers et surtout l'origine de l'argent avec lequel il les a achetés. L'ancien DGSN a reconnu disposer aujourd'hui d'une maison familiale à Oran, d'un F3 à Hydra et d'un autre logement en construction chez le promoteur Sahraoui. Il est allé jusqu'à dire qu'il ignorait l'existence de certains bien immobiliers qui lui sont attribués comme l'appartement de Staouéli ou un lot de terrain à Oran. Pour ce qui est de l'origine de l'argent qui lui a permis d'acquérir ses biens immobiliers, M. Hamel affirme que certains (biens immobiliers) appartiennent à ses enfants dont leur entreprise aurait fait, ces trois dernières années, plus de 130 milliards de centimes de chiffres d'affaires, mais qu'il les a mis à son nom. Interrogé sur les raisons des multiples opérations d'achat et de vente de biens immobiliers, l'ancien DGSN a expliqué que lui et sa famille n'ont pas pu se stabiliser dans une seule demeure. La juge a aussi demandé à M. Hamel pourquoi il a ouvert plus de 25 comptes bancaires dans plusieurs banques. Interrogé sur deux comptes dont il dispose à la Badr, l'ancien DGSN assure n'avoir aucun compte dans cette banque. "Je n'ai pas de compte à la Badr. Mais j'ai confiance en la justice algérienne pour rétablir la vérité", a-t-il dit, en assurant avoir deux comptes à la BEA de Tlemcen, l'un en dinars et l'autre en devises, avant de les transférer respectivement vers Alger et Oran. Il reconnaît avoir aussi deux comptes au CPA d'El-Attaf. Il s'est aussi défendu d'être intervenu en faveur de ses enfants pour avoir une assiette foncière à Magtaâ Kheira (Tipasa) qui, selon lui, était à la base une décharge publique, une autre à Oran pour y implanter des projets d'investissement ou en faveur de sa femme pour avoir un local commercial pour ouvrir une crèche. Après quoi, il a accusé la Police judiciaire d'avoir versé dans l'exagération en confectionnant son dossier. Le procès se poursuivra aujourd'hui.