Malgré l'annonce de la tenue de son congrès extraordinaire, le FFS ne sort toujours pas du bourbier. L'annonce d'une démission de trois membres de l'instance présidentielle n'a pas du tout réglé les problèmes. Le plus vieux parti de l'opposition vit en effet une situation paradoxale. Alors que la commission nationale de préparation du congrès extraordinaire se réunira la semaine prochaine pour fixer une date précise à sa tenue, Ali Laskri ne veut pas démissionner de la direction du parti. Si certains de ses proches indiquent que l'homme n'est pas forcément contre la tenue d'une telle rencontre organique, qu'est le congrès extraordinaire, il exige "le règlement de l'affaire des députés" qui ont refusé de quitter l'APN. Ali Laskri, ancien député de Boumerdès, est en effet le seul parlementaire du FFS à avoir effectivement démissionné du Parlement. Les 13 autres députés du parti ont refusé de suivre celui qui se présente comme "coordinateur" de l'instance présidentielle. "Ali Laskri estime qu'on ne peut pas organiser un congrès extraordinaire en présence des députés dont la démission est réclamée par les militants de base et des citoyens", rapporte un dirigeant du FFS. L'obstination d'Ali Laskri à rester au sein de l'instance présidentielle ne semble pas faire l'unanimité au sein de la direction du parti. Le premier secrétaire national, Hakim Belacel, préfère, lui, "respecter les statuts" du parti. Il va donc préparer le congrès extraordinaire. A-t-il lâché Ali Laskri ? "Non, je n'ai pas lâché Ali Laskri. Mais je suis respectueux des statuts du parti qui indiquent clairement qu'au cas où les membres du présidium ne seraient pas plus de trois, un congrès extraordinaire doit se tenir", a assuré Belacel, contacté hier par téléphone. Le premier secrétaire national du FFS estime que si le problème des députés est réel, il est "prêt à faire une concession pour sauvegarder le parti". C'est la différence avec Ali Laskri qui, visiblement, n'est pas près d'accepter un compromis sur cette question. Si dans le principe, les membres de l'instance présidentielle annoncent leur démission pour ouvrir la voie à un congrès extraordinaire, le problème n'est pas pour autant réglé. Jusqu'à hier, le désengagement de Mohand-Amokrane Chérifi, Sofiane Chioukh et Brahim Meziani n'était pas encore acté. "(…) Ces démissions seront actées après aboutissement des démarches administratives relatives à la tenue du congrès dans les délais prévus", ont-ils, en effet, noté dans le communiqué diffusé le 27 février dernier. Concrètement, cela signifie que sans l'autorisation de l'administration, le congrès extraordinaire risque de ne pas avoir lieu. Car, depuis plusieurs mois, l'administration rejette systématiquement les demandes d'autorisation émanant du FFS. "À chaque demande, les autorités nous disent : réglez votre problème et on vous donnera l'autorisation", indique un responsable du parti. Pour tenter d'éviter le problème, les deux tendances du parti vont introduire la demande en commun. Ce n'est qu'une fois l'autorisation obtenue que la démission des trois responsables sera actée et que le congrès pourra alors se tenir. Avant de parvenir à cette étape, une partie de la direction actuelle est en train de tenter de convaincre l'autre premier secrétaire national, Belkacem Benameur, de ne pas bloquer la procédure en cours. Jusqu'à hier, du moins, le pari n'était pas encore gagné.