Je tiens à rendre hommage à une femme exceptionnelle qui n'a jamais baissé les bras malgré la maladie qui l'a foudroyée et même sur son lit de mort. Une femme qui m'a appris à être femme, que la mort ne vient pas avec l'âge mais avec l'oubli. Elle m'a appris aussi que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la façon d'escalader. Elle m'a préservée quelquefois des douleurs de la vie, ma petite sœur chérie, comme elle avait l'art de m'appeler. Je m'arrête aujourd'hui pour me dire et vous dire aussi mes amis que je suis égarée depuis 4 ans. Pleurer son départ, son absence, ses crises hystériques qui deviennent des fous rires ; je me demande après tout ce temps laquelle a été le secret de sa force. Relativiser ses malheurs, faire face aux injustices dont elle a été victime. Grande sœur, j'ai un grand bleu au cœur depuis que tu n'es plus là, j'aimerais tant changer ce cœur pour ne plus souffrir car je suis sûre que là où j'irai, j'emporterai mon mal de toi, ma tristesse, mon chagrin. Un jour, un 31 août 2001, par 35 degrés a été la date de son départ ; le hasard a fait qu'elle naisse le même mois (3 août). Comment une femme comme Khadidja ose nous quitter sans même nous dire adieu ? Comment elle ose nous priver de sa joie de vivre ? Elle me disait tout le temps n'attends pas, fais les choses aujourd'hui car si demain ne vient pas, tu regretteras sûrement de ne pas avoir pris le temps d'un sourire. Depuis ton départ je souris moins, je pleure plus. Ce n'est pas juste qu'elle parte aussi rapidement sans réaliser ses rêves. Tu es partie en silence Khadidja. Il faut que je te rende ta place grandiose, il faut que je me fasse petite devant toi car tu es tellement belle en tout que je ne peux que m'incliner devant toi. Malgré tout, malgré ceux qui t'ont oubliée, blessée tu ne pouvais que rendre cette noble âme à son Bon Dieu. Je ne pourrai jamais t'oublier, car je sens que tu m'accompagnes tous les jours bien que je me sente si seule sans toi, grande sœur. Ayadi Aïcha