à situation exceptionnelle, des formes de résistance exceptionnelles. Comme nombre d'autres acteurs politiques, les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ne sont pas restées insensibles aux menaces que fait peser l'épidémie de coronavirus sur la santé des Algériens et ses conséquences sur les manifestations du mouvement populaire, objet de polémique sur leur maintien ou leur suspension temporaires. Réunies hier à Alger, les forces du PAD se sont longuement penchées sur la nouvelle donne induite par l'épidémie et sur la nature des moyens de lutte à adopter pour contribuer, d'une part, à l'effort national pour faire face au fléau et, d'autre part, explorer les moyens pour le maintien de la mobilisation. Selon une source dans l'entourage de ce regroupement des forces de l'opposition, il s'agit essentiellement d'adapter la lutte à la nouvelle conjoncture. Selon toute vraisemblance, il ne s'agit pas d'un appel explicite à l'arrêt des manifestations, ni à leur maintien, mais plutôt de rappeler le pouvoir à ses responsabilités et à ses devoirs envers la population, mais aussi à exhorter la population à prendre au sérieux la menace, en adoptant les mesures appropriées, tout en maintenant le cap sur la nécessaire poursuite de la lutte en faveur de la transition démocratique, alors que "ses objectifs n'ont pas été atteints", souligne cette source. Il faut dire que les nouvelles donnes confinent le PAD à un choix cornélien : comment sensibiliser et interpeller la conscience des citoyens sur les dangers de l'épidémie et maintenir la mobilisation pour éviter toute velléité de la part du régime d'exploiter la situation afin de l'étouffer et de l'égarer ? D'autant plus que parallèlement au tapage médiatique fait par les autorités autour du fléau et ses appels répétés à la cessation des marches et des rassemblements, les arrestations des hirakistes et les condamnations se poursuivent à un rythme soutenu. Bien avant la tenue de la réunion, des acteurs du PAD avaient déjà dévoilé l'attitude que le regroupement entend adopter dans cette conjoncture exceptionnelle. "Faire prévaloir et prioriser la santé des Algériens est de la responsabilité de tous", a écrit le président du RCD, Mohcine Belabbas sur son compte Facebook. "La nécessité de poursuivre la révolution est évidente car ses objectifs n'ont pas encore été atteints. Le débat sur son adaptation avec le danger de la situation sanitaire, en raison de la propagation du coronavirus, est nécessaire et légitime", souligne, pour sa part, Ramdane Youssef Taâzibt, membre du secrétariat du bureau politique du PT. Un communiqué sanctionnant la réunion est attendu aujourd'hui.