Hier, tôt le matin, 100 000 éléments des forces de l'ordre (policiers et gendarmes) ont été déployés sur tout le territoire, pour veiller à ce que les nouvelles règles de distanciation sociale soient respectées. Plus de la moitié des Français ont suivi avant-hier soir l'allocution télévisée de leur président. Emmanuel Macron a finalement suivi l'exemple de son homologue italien en instaurant un confinement quasi total de la population pour contenir la propagation du coronavirus, qui classe la France au troisième rang européen en nombre de victimes (148 décès et plus de 6 000 contaminations). Hier, tôt le matin, 100 000 éléments des forces de l'ordre (policiers et gendarmes) ont été déployés sur tout le territoire, pour veiller à ce que les nouvelles règles de distanciation sociale soient respectées. Des agents de sûreté ont été postés devant les entrées des grandes surfaces d'alimentation (prises d'assaut) pour organiser l'arrivée de clients (pas plus de dix à la fois dans certains magasins). Passé le délai de midi, toutes les personnes qui se trouvaient hors de chez elles devaient être munies d'une attestation fournie par le ministère de l'Intérieur, pour justifier leurs déplacements. Les sorties ont été réduites au strict minimum (courses alimentaires, RDV médicaux urgents, garde d'enfants et trajet professionnel lorsque le télétravail n'est pas possible). Jamais sans doute l'Hexagone n'a connu un climat aussi anxiogène. Dans son discours, le chef de l'Etat français a évoqué une situation inédite en temps de paix et une guerre, dont la durée n'est pas connue. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a indiqué que le confinement de la population pourrait se prolonger au-delà de deux semaines. À Paris, des gymnases ont été ouverts pour accueillir les sans-abri. Des hôtels devront également être utilisés afin d'abriter les personnes de passage et les familles très démunies. Sur le plan sanitaire, les hôpitaux de tout le pays lancent des cris d'alarme. Dans l'Est, région très touchée par l'épidémie, les personnels soignants sont débordés et manquent de matériel pour prendre en charge les malades. Emmanuelle Seris, cheffe du service des urgences dans la Moselle, a décrit "une médecine de catastrophe". Des vidéos circulent également sur les réseaux sociaux, révélant l'angoisse d'infirmiers et de médecins qui doivent improviser et se débrouiller afin d'organiser les soins. L'angoisse risque aussi de gagner les foyers où des familles entières sont en isolement. Emmanuel Macron a demandé aux Français de renoncer à accueillir leurs proches. "Il ne sera plus possible de retrouver ses amis ou d'aller au parc", a-t-il dit. Repliée sur elle-même, la France a décidé avec l'ensemble des Etats de l'UE de fermer les frontières de l'espace Schengen pour une durée de trente jours. Sa frontière avec l'Allemagne est déjà close après la décision unilatérale de la chancelière Angela Merkel. Dans un communiqué, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé aux pays de l'Union européenne de prendre encore plus de mesures pour endiguer la progression du Covid-19.