La visite surprise, en début de semaine, du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, avait, probablement, un objectif précis, celui d'envisager la possibilité de transformer l'EPH Abdelkader-Tagzaït de la commune de Tipasa en centre régional de prise en charge de l'épidémie du Covid-19. Des travaux sont actuellement engagés pour préparer la structure qui accueillera les éventuels malades dans un état grave. Le ministre a chargé l'ex-DSP de la wilaya de Tipasa, qui occupe le poste de directeur central de la formation au ministère de la Santé, de présider une réunion pour préparer un plan d'action. La nouvelle structure est destinée à faire face à l'épidémie qui connaît un développement exponentiel dans le pays, créant un mouvement de panique. La réunion, qui a eu lieu en présence de la directrice par intérim de la santé, des directeurs des établissements hospitaliers et des médecins spécialistes, a pour but de préparer la transformation de l'hôpital Abdelkader-Tagzaït en centre régional de lutte contre le Covid-19, ainsi que les mesures y afférentes. Pour le moment, 35 lits pour la réanimation médicale, équipés d'appareils respiratoires (contre 6 auparavant) ont été installés dans une aile aménagée de l'EPH. Ils seront prêts, grâce à la présence de 11 réanimateurs chargés de prendre en charge les malades en difficulté qui ne pourront pas être soignés dans les autres établissements de la wilaya. Les responsables de la santé ont également récupéré tout le matériel disponible dans les structures locales pour le confiner dans cette nouvelle unité, dans un souci préventif et afin de répondre à toutes les situations d'urgence et ne pas se laisser déborder par un éventuel développement de l'épidémie et par un afflux massif de malades. La wilaya de Tipasa, qui a enregistré, la semaine dernière, les deux premiers cas suspects à Nador, qui sont sortis après avoir été contrônégatifs, a reçu à l'EPH-Koléa quatre autres cas, tandis qu'on en signale deux autres en observation, l'un à Cherchell et l'autre à Douaouda. Les malades, qui se sont présentés aux structures sanitaires, présentaient les signes d'une grippe avec fièvre et difficultés respiratoires, ce qui a poussé les responsables de la santé à les mettre en quarantaine, par mesure préventive en attendant le résultat des prélèvements. Le wali Hadj Moussa Omar a présidé, hier, un conseil de wilaya extraordinaire portant sur les mesures sanitaires à prendre pour faire face à l'épidémie en annonçant le lancement d'une grande opération de nettoyage, des places publiques, des mosquées, des arrêts de bus et autres lieux de rassemblements publics. À rappeler que la wilaya de Tipasa est sans directeur de la santé depuis cinq mois, mais que l'intérim est assuré par la directrice des ressources humaines. Ce qui paraît incompréhensible en cette période d'épidémie et de tension.