La vente libre de l'eau à Aïn Defla est une activité commerciale lucrative qui attire davantage de vendeurs qui sillonnent à longueur de journée l'ensemble des quartiers des villes et des villages. Au moyen de leurs camions-citernes et autres citernes tractées qu'ils ne tarderont pas à vider en remplissant les nombreux jerricanes dressés quotidiennement devant la porte de chaque domicile, ils profitent de la pénurie d'eau qui ne coule presque plus des robinets de certains foyers, en se frottant les mains dès l'aube de chaque journée. "On se demande pourquoi a-t-on placé des conduites d'eau et des robinets à l'intérieur de nos maisons, étant donné que l'eau courante n'a jamais existé chez nous, et que nous l'achetons chez des particuliers à des prix exorbitants. Cette matière vitale est devenue, avec le temps, une denrée rare qui reste à l'origine de toutes nos tracasseries. C'est devenu une activité commerciale lucrative pour ces vendeurs qui parcourent les villes parfois jusqu'à une heure tardive de la nuit afin d'écouler leur produit. Mais d'où provient cette eau qu'ils présentent comme potable et propre à la consommation ?", s'interrogent de nombreux habitants dans différents quartiers à Aïn Defla. Pour d'autres citoyens, l'eau en question est puisée à partir de plusieurs forages qui appartiennent à des particuliers dans plusieurs communes de la wilaya. "Je peux vous confirmer que ces mêmes forages, qui relèvent du secteur privé, manquent cruellement d'hygiène et ne répondent à aucune norme réglementaire, puisqu'ils ne sont ni déclarés ni contrôlés. Pis encore, leur eau n'a jamais fait l'objet d'une analyse chimique avant d'être distribuée. Il s'agit tout simplement d'une activité commerciale illicite et clandestine qu'il faut indéniablement réglementer et soumettre à des cahiers des charges comme le stipule la réglementation qui régit le secteur hydrique à travers le pays ou, dans le cas contraire, carrément l'interdire", suggèrent d'autres interlocuteurs qui avouent que la consommation de cette eau, dont le goût reste anormal, est à l'origine de différentes maladies qui ciblent en particulier les enfants en bas âge et les personnes âgées. Ces derniers ajoutent, toujours dans ce contexte, que même les citernes et les tuyaux utilisés par certains de leurs propriétaires, qui alimentent en eau les citoyens, n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque désinfection. "C'est pourquoi l'intérieur de certaines citernes est rouillé, compte tenu de leur ancienneté, manquant surtout de nettoyage." De leur côté, les responsables de la direction des ressources en eau de wilaya ont confirmé qu'en aucun cas une quelconque autorisation n'a été délivrée pour l'exercice de cette activité commerciale qui reste donc illégale. C'est également l'avis des responsables de la direction de la santé et de la population de wilaya qui ont rappelé, une nouvelle fois, que cela fait bien longtemps qu'ils ont tiré la sonnette d'alarme quant à ce commerce dangereux qui ne répond à aucune norme sanitaire ni réglementaire ni d'hygiène. Pour leur part, les gestionnaires de l'Algérienne des eaux (ADE) contactés à ce sujet ont répondu tout simplement que leur responsabilité est entièrement dégagée à propos de cette eau vendue anarchiquement par des particuliers qui ne font qu'arnaquer les citoyens qui s'aventurent à la consommer. "Nos points d'eau sont connus et sont répartis dans plusieurs communes en mesure d'alimenter en AEP les citoyens en cas de pénurie", informent-ils à cet effet. Les mêmes avis sont aussi avancés par la direction du commerce de wilaya, qui rappelle qu'étant donné que ces faux commerçants ne disposent pas de registre du commerce, il s'agit donc d'une activité informelle qu'il faut totalement éradiquer. Qu'il soit alors mis définitivement fin à ce commerce qui prolifère en dépit de tous les textes réglementaires qui régissent le secteur de l'eau.