Malgré toute une batterie de textes réglementaires régissant l'activité du ‘'citernage'' des eaux destinées à la boisson, la vente de l'eau tend à se généraliser et à se banaliser sans le respect d'aucune norme d'hygiène ou autre. Les tracteurs et autres camions équipés de citernes foisonnent à travers la ville de Mostaganem et ses communes, au vu et au su de tous... ! L'eau est un liquide précieux et vital pour tous les êtres sans exception, mal traitée, cette dernière peut devenir nocive en véhiculant des germes pathogènes, causant la mort. A cet effet, sa manipulation au sein des citernes doit être soumise à de strictes conditions d'hygiène liées à son stockage et son transport. Malheureusement, pas la moindre règle d'hygiène ne semble être de mise et toutes les instructions émanant du ministère des ressources en eau semblent être ignorées par ces « commerçants d'eau » qui ne veillent au respect d'aucune norme recommandée. Une instruction ministérielle portant le numéro 133 en date du 14/04/11 a mis à l'index cette activité qui se multiplie sans répondre aux exigences légales, en soulignant que l'exercice de l'activité soit désormais soumis à l'autorisation préalable du wali, et à un contrôle régulier, mais, à ce jour, certains vendeurs l'exercent toujours au noir. En matière de réglementation, l'approvisionnement de l'eau par citerne est soumis à la délivrance d'une autorisation par le wali, valable pour une année, limitant le territoire d'exercice. Quant au contrôle de cette activité et en l'absence du gel d'activité de la police des eaux, les éléments de la police nationale et de la gendarmerie nationale , sont chargés d'assurer l'inspection des documents réglementaires de ces commerçants de la mort qui foisonnent à travers la ville et les communes, en proposant une eau douce dont l'origine reste inconnue, et dont certains ne disposent d'aucune autorisation de vente. Un vendeur d'eau, originaire de Mazagran, distribue l'eau douce à bord de son camion équipé d'une citerne, prétextant que cette eau provient d'une source et qu'elle guérirait les maladies rénales. Il la cède à 50 dinars le jerrycan de 20 litres. L'état de sa citerne est plus que sale, elle ne porte pas la mention obligatoire « eau potable, destinée à la boisson », ni son numéro, conformément aux instructions édictées. Il n'a pas d'autorisation et ignore même son existence. D'autres commerçants utilisent des tracteurs munis de citernes, et alimentent les cafés publics qui ne tiennent pas à connaître des pénuries d'eau. L'un d'eux questionné sur l'entretien de la citerne, n'a pas hésité à dire qu'il ne l'a jamais entretenue depuis son achat, car, pour lui, elle se lave quotidiennement. La réglementation sanitaire est catégoriquement ignorée par les vendeurs que nous avons rencontrés, et prévoit un minimum d'application des règles d'hygiène, dont le curage et le chaulage de la citerne, une fois tous les mois, le transport d'une eau traitée au chlore, analysée et indemne de toute pollution. La réalité de l'exercice est toute autre et paraît ne point être conforme aux textes régissant l'activité de ce commerce si juteux, mais qui expose les consommateurs du produit cédé, aux pires maladies, dont le redoutable mal, le choléra, qui sévit souvent sous la forme épidémique, pouvant toucher toute une collectivité, causer la mort et coûter cher à l'Etat sur le plan de la prise en charge, alors, qu'il suffirait juste au vendeur d'eau à se soumettre à de simples règles d'hygiène faire autoriser à exercer l'activité et surtout offrir au consommateur, une bonne eau traitée et sans le moindre risque pour sa santé... !