À seulement une semaine d'un rendez-vous capital en République d'Irlande, le sélectionneur de l'équipe de France de football, Raymond Domenech, a tâché mardi de concentrer l'attention de tous — joueurs et observateurs — sur le match face aux îles Féroé, samedi à Lens. Le sélectionneur national, au deuxième jour du rassemblement des Bleus à Clairefontaine, avant France-Féroé, samedi prochain, et Eire-France le 7 septembre à Dublin, a commencé à mettre en garde son groupe : “On discute avec les uns et les autres pour dire : Ne mélangez pas, ne faites pas l'Irlande avant les Féroé.” “On a revu quelques images du match aller, quelques coups de pied arrêtés où l'on a transpiré”, a ajouté le sélectionneur national, soulignant “l'étonnement” de ses joueurs à la vue de la performance des Féroé. “Ils (les Féroé) ne viennent pas pour nous applaudir, a-t-il poursuivi. Ils viennent pour se défendre, éventuellement créer une surprise historique.” Un message de prudence et d'humilité relayé par les joueurs, dont certains ont souligné le relief particulier du rendez-vous face aux modestes îliens d'Atlantique-Nord. Selon le recensement de 2001, la population des îles Féroé est de 47 000 habitants, soit tout juste un peu plus que la capacité totale du stade Bollaert de Lens qui sera comble samedi. Djibril Cissé, qui a répété son souhait de rester à Liverpool et son ras-le-bol d'être annoncé “partout”, n'a ainsi pas hésité à qualifier cette rencontre “d'aussi importante, voire plus importante” que celle contre l'Eire: “C'est souvent lorsque tu prends un match à la légère que tu te fais "cueillir".” Claude Makélélé, resté en tribune à Thorshavn il y un an, a fait part de son étonnement du fait “qu'on ne parle que de l'Irlande”: “Nous, on ne pense qu'à samedi.” Côté terrain, les Bleus se sont entraînés deux fois mardi. Le matin, Zidane et Makélélé ont simplement couru, Givet est resté aux soins tandis que Coupet a fait du vélo. La séance en fin d'après-midi était à huis clos. Entre ces deux rendez-vous, Domenech est revenu sur l'enjeu des derniers matches du groupe 4 des qualifications au Mondial : “C'est une Coupe. Ne pas avoir le droit au moindre faux pas, c'est excitant. Dans deux mois on aura la vérité.” En réduisant son message à un simple — et simpliste — “On prend les matches les uns après les autres”, le sélectionneur cherche peut-être à dépassionner le contexte irlandais, où, de son propre aveu, un match à “intensité athlétique” attend les Bleus. “Il y a trois points contre les Féroïens, trois points après, il faut les prendre de la même manière. Quatre victoires 1 à 0, ça me suffirait largement”, a-t-il martelé. La question qui se pose désormais est de savoir si Raymond Domenech va aligner samedi à Bollaert son équipe type, celle qui débutera contre l'Eire à Lansdowne road, ou choisir une équipe mixte pour préserver certains cadres avant un match qui sera un combat physique et psychologique. Devant les journalistes, Domenech a écarté ces interrogations : “Je pourrais vous dire un truc et faire l'inverse. Je préfère rester honnête, je ne dis rien." La réponse sera connue vendredi. Mais quand le sélectionneur communiquera son onze pour les Féroïens, il lèvera aussi en partie le voile sur l'équipe qui démarrera à Dublin, pour “le” match de l'année.