L'Ordre des avocats d'Alger a considéré, ce mercredi, que la programmation du procès en appel de Karim Tabbou, mardi 24 mars, à la Cour d'Alger, était «en violation» avec l'arrêté du ministre de la justice, valable du 17 au 30 mars 2020, et qui stipule « l'arrêt momentané des audiences pénales dans les Cours de justice et les tribunaux», comme mesure de prévention contre la propagation du Covid-19 en Algérie. L'Ordre des avocats d'Alger a révélé aussi, dans son communiqué, que le jugement rendu le 11 mars dernier, condamnant Karim Tabbou à une année de prison, dont six mois avec sursis, n'avait pas encore été établi par le tribunal de Sidi M'hamed, que la Cour d'Alger programmait déjà, ce mardi, le procès en appel et a condamné le militant politique à une année de prison ferme, alors qu'il se trouvait à l'infirmerie, après son malaise lors de l'audience. Autre anomalie révélée par l'Ordre des avocats d'Alger, est que «jusqu'à jeudi 25 mars 2020, le procès en appel de Karim Tabbou, n'était pas encore programmé à la Cour d'Alger», selon les rapports de sa défense, qui a été surprise d'apprendre la tenue du procès à son insu. Aussi, que le procureur général de la Cour d'Alger «avait refusé de recevoir le collectif d'avocats », qui lui demandait audience pour s'enquérir sur l'état de santé de Karim Tabbou et s'expliquer sur la programmation du procès. C'est ainsi que l'Ordre des avocats d'Alger, qui relève une « atteinte à l'indépendance de la justice » de par son «instrumentalisation » dans cette affaire, considère que Karim Tabbou «a été condamné sans procès», qu'«il a été privé de tous ses droits», et qu' «un traitement inhumain lui a été réservé par la Cour d'Alger». Et de ce fait, l'Ordre a décidé de «geler toute coordination avec les instances judiciaires», et appelle le Présdent de la République à «constituer une commission indépendante pour enquêter sur cette affaire et situer les responsabilités». Il a été décidé également d'«interdire à tous les avocats de l'Ordre d'Alger de travailler avec le président de la cambre d'accusation de la Cour d'Alger, Hamzaoui Mohamed Sabaa». Enfin, l'Ordre des avocats d'Alger, et tout en estimant le procès en appel de Karim Tabbou «caduc», exige sa libération immédiate. Rédaction Web