Résumé : Après avoir eu l'accord du directeur, ils vont travailler. La journée passe sans incident. Houari veut la raccompagner chez elle mais elle refuse. Elle lui rappelle les conditions du propriétaire. Elle ne veut pas plus de complications dans sa vie. Elle veut rester un peu seule. Houari respecte sa volonté. Elle marche sans but précis, tout en pensant à sa fille. Rahima la surprend. Elle a besoin de lui parler et de la prévenir… - Mais on n'a rien fait de mal, se défend Samira. J'ai juste consulté les dossiers. Que leur as-tu dit ? - Ce que tu m'avais dit, répond son amie. Que tu avais un projet artistique. Je tenais à te prévenir. Mais comporte-toi naturellement. Comme si tu n'étais pas au courant. Je ne devais pas te le rapporter, seulement nous sommes amies. Samira a un triste sourire. - Je croyais que c'était fini entre nous. Rahima soupire et détourne le regard. - Dans le fond, nous resterons toujours amies, même si mon mari est contre. Je ne lui aurais rien dit si j'avais su qu'il se permettrait à mal te juger et à s'immiscer entre nous. Notre amitié compte tant pour moi. Je ne peux pas me résoudre à t'ignorer. - Moi aussi. Nous nous verrons au siège de l'association, comme d'habitude. - Inchallah ! Allez, je dois vite rentrer. Prends soin de toi. Nous nous verrons à l'école. - Si tu vois Radia, embrasse-la pour moi. - C'est promis ! Elles se séparent rapidement, sans se faire la bise. Samira la regarde partir sans se retourner. Elle ne se fait plus d'illusion. Leur amitié n'allait pas résister. Elle sent que son mari n'en resterait pas là et qu'il lui demandera de ne plus se rendre à l'école. Samira regrette de s'être confiée à Rahima car cette dernière le connaissait. Elle aurait dû savoir qu'il n'avait pas l'esprit ouvert et qu'il était intolérant. En décidant pour elle, de qui elle pouvait fréquenter ou non, il la privait de choisir ses amis. Cette séparation forcée lui faisait mal bien plus qu'elle ne veut l'admettre. Elle la remplit d'amertume car elle se retrouve seule. Elle aurait voulu que son amie se batte pour leur amitié. Elle allait lui manquer. Elle ravale les larmes qu'elle sent monter. Elle s'efforce à penser à autre chose. Son cœur se gonfle d'amour en se rappelant le doux souvenir de sa fille. "Radia ! Radia ! Il n'y a que toi qui me rends l'espoir d'une vie meilleure. Je peux me passer de tout et de tous. Ya Rebi, rends-moi ma fille, prie-t-elle en son cœur. Je pourrai tout supporter dans la vie quand elle sera avec moi. Je promets d'en prendre soin, de l'aimer et de la protéger. Je serai une mère exemplaire." Samira se remonte le moral en pensant à ce que serait sa vie une fois qu'elles seraient ensemble. Elle s'arrête devant un jeune vendeur de bijoux de fantaisie. Il y a des chaînes, des pendentifs et des bracelets aux perles colorées. - Salam alaikoum ! Combien font les colliers ? lui demande-t-elle, en lui désignant deux jolis modèles, comportant des pierres bleues. - Ils sont tous à deux cent dinars, répond-il. - Est-ce que vous me ferez un prix, si j'en prends plusieurs ? - Bien sûr ! Samira prend le temps de choisir des pendentifs qui accompagneront les chaînes. Elle achète aussi des bracelets ajustables, aux perles multicolores. Elle les offrira aux enfants, à sa prochaine visite. Elle se fait une joie rien qu'à imaginer leur réaction. - Puisque vous m'avez presque tout acheté, je vous les vends à prix d'ami ! Samira le remercie. - Si c'est pour offrir, je peux les emballer, propose-t-il. - Merci ! Mais je le ferai moi-même ! Elle le règle rapidement et prend le sachet contenant les bijoux et le papier cadeau. Elle rentre chez elle, apaisée et plus sereine. Elle a hâte d'être à demain et de revoir les enfants. Sa fille lui manque, plus que jamais. Elle espère que la directrice lui permettra l'accès…
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