La suspension des compétitions sportives est, certes, une décision politique en raison de l'épidémie de coronavirus, mais la réflexion sur le sort des championnats est du seul ressort des fédérations. La suspension des compétitions sportives est, certes, une décision politique en raison de la pandémie de coronavirus, mais la réflexion sur le sort des championnats est du seul ressort des fédérations. L'autonomie des fédérations sportives est visiblement un vain mot pour le nouveau responsable du ministère de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi. Par la voix du directeur général des sports, Nadir Belayat, le MJS entend visiblement avoir la main sur toutes les décisions qui découleront d'un éventuel arrêt définitif des compétitions sportives en raison de la propagation du coronavirus. Jugez-en : "Après le report jusqu'en 2021 des jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, on a saisi nos fédérations pour revoir leurs plans de préparation, et à partir d'aujourd'hui (dimanche, ndlr) on va les contacter, notamment celles des sports collectifs, pour discuter des mesures à entreprendre si nous ne pourrons plus reprendre les activités de cette saison en raison du coronavirus", a indiqué à l'APS le directeur général des sports au MJS, Nadir Belayat. Or, s'il faut concéder que la suspension des compétitions sportives est une prérogative des pouvoirs publics en raison de la crise sanitaire qui sévit dans le pays, il n'en demeure pas moins que les modalités techniques qui découleraient d'une éventuelle annulation de la saison 2019-2020 relèvent de la seule responsabilité des fédérations sportives. C'est là une violation flagrante de l'autonomie des fédérations garantie d'ailleurs par leurs propres statuts et par ceux des fédérations mondiales auxquelles elles sont affiliées. La fédération de football, par exemple, est seule habilitée à se prononcer sur le sort des championnats, des Ligues 1 et 2 notamment, sans attendre les directives du ministère de tutelle. L'on comprend dès lors mieux une récente déclaration du président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, qui a affirmé que le sort du championnat des Ligues 1 et 2 est une prérogative des pouvoirs publics. "Je pense que la décision d'annuler le championnat est une prérogative de l'Etat algérien ainsi que de la Fédération algérienne de football. Nous attendons les décisions qui seront prises durant la réunion du 5 avril", a rapporté à ce titre le site de la LFP. Les instances du football ne doivent accepter aucune immixtion des pouvoirs publics et encore moins solliciter leur avis sur des questions techniques liées à la gestion stricte des compétitions nationales. La suspension des compétitions sportives est, certes, une décision politique en raison de la pandémie de coronavirus, mais la réflexion sur le sort des championnats et les décisions qu'il faudrait prendre si la pandémie venait à perdurer encore (et, par ricochet, la suspension des compétitions) sont du seul ressort du bureau fédéral de la FAF, qui reste une instance non gouvernementale et indépendante. L'article 5 des statuts de la fédération de football indique clairement que "la FAF est une association apolitique". Il appartient donc aux instances du football de décider du sort des championnats des Ligues 1 et 2 en toute souveraineté, loin des calculs politiques et conformément aux orientations générales de la FIFA. Cette dernière vient justement de mettre en place un groupe de travail pour traiter des c onséquences de la pandémie de Covid-19, et qui comprend l'administration de la FIFA, ainsi que les secrétaires généraux et les hauts dirigeants de toutes les confédérations.