Le document souligne que les pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie ont engrangé des revenus très élevés. “L'économie mondiale poursuit son expansion, mais il existe de graves risques de recul, et la croissance modérée observée au 1er semestre 2005 devrait servir d'avertissement.” C'est ce qui ressort du dernier rapport sur “le commerce et le développement 2005” publié, vendredi dernier, par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Le rapport souligne que les pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie ont engrangé des revenus très élevés. Le ralentissement de la croissance mondiale en 2005, note le document de l'organe onusien, est dû principalement à un essoufflement dans les principaux pays développés et dans certains pays en décollage d'Amérique latine et d'Asie de l'Est. La faiblesse temporaire de l'économie des Etats-Unis n'a pas été contrebalancée par un raffermissement de la croissance dans la zone euro ni au Japon, qui manquent toujours de dynamisme nécessaire pour corriger leur déséquilibre interne et contribuer au redressement de la balance du commerce mondial. Depuis le deuxième semestre de 2004, leur croissance s'est même nettement ralentie, ce qui a conduit à réviser à la baisse les prévisions pour 2005. Bien qu'ayant grandement profité de l'expansion mondiale au cours des trois dernières années, et en particulier de l'essor de l'Asie, ni la zone euro ni le Japon n'ont réussi à réactiver leur demande intérieure. Autre cause d'inquiétude : la hausse des prix du pétrole qui ont doublé depuis le milieu de 2002 pour atteindre 58 dollars le baril en juillet 2005, bien que les producteurs aient ajusté l'offre avec souplesse. L'envolée des cours n'a cependant pas eu jusqu'à présent les répercussions que l'on redoutait tant sur l'activité économique et l'inflation dans les pays développés (on craignait qu'elle provoque une crise comparable à celle des années 70), et ce, pour deux raisons. Premièrement, les pays développés sont devenus moins tributaires du pétrole car ils ont appris à économiser et à mieux utiliser l'énergie ; parallèlement, la part des services dans leur PIB a augmenté au détriment de celle de l'industrie, qui consomme plus d'énergie par unité de production. Deuxièmement, la hausse récente des cours est imputable non pas à une grave perturbation de l'offre, mais à un accroissement progressif de la demande. La flambée des cours de l'or noir a, un effet, plus marqué les pays en développement importateurs de ce produit, en particulier ceux où l'industrialisation a aggravé la dépendance à l'égard du pétrole étranger. “Les exportateurs de matières premières qui ont récemment bénéficié d'une hausse des prix et, parfois, d'une augmentation des volumes exportés doivent poursuivre leurs efforts de diversification dans le secteur primaire et de modernisation de leur industrie et de leurs services”, explique le rapport de la Cnuced. “La manne que représente la hausse récente des recettes provenant des produits de base donne l'occasion d'intensifier l'investissement dans l'infrastructure et dans les capacités productives, deux domaines essentiels pour stimuler le développement”, lit-on dans le document. Même si la poursuite de la croissance en Asie de l'Est et en Asie du Sud et la reprise enregistrée dans d'autres régions en développement devraient soutenir la demande de matières premières, le problème fondamental de l'instabilité des prix de ces produits et de leur baisse persistante en valeur réelle par rapport aux prix des articles manufacturés, en particulier ceux exportés par les pays développés, n'est toujours pas résolu. Il est donc impératif pour les pays en développement, note le document, de ne pas tomber dans l'excès d'optimisme quant à leurs perspectives d'industrialisation et de diversification. Meziane rabhi