L'appui de la Turquie n'est pas étranger à la reprise du contrôle par le GNA de la situation dans l'ouest du pays. Les forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA), internationalement reconnu, mènent depuis samedi une nouvelle contre-offensive contre l'armée dirigée par le général à la retraite Khalifa Haftar, a rapporté hier l'agence Reuters. "Les forces du gouvernement de Tripoli ont investi samedi la ville stratégique de Tarhunah, située à 80 km au sud-est de Tripoli, principale base d'approvisionnement de l'armée de Khalifa Haftar", selon Reuters, citant des sources proches du GNA. Cette contre-offensive intervient moins d'une semaine après la reprise par le GNA de plusieurs villes de l'ouest, (six au total) qui étaient jusque-là sous le contrôle de l'armée de Haftar. "Les forces loyales ont marché sur la ville de Tarhunah après avoir forcé précédemment les alliés de Haftar à se retirer le long de la côte libyenne, à l'ouest de la capitale", ont indiqué ces sources à Reuters, ajoutant que "cette contre-offensive représente un tournant décisif dans la guerre que mène Haftar depuis plus d'un an contre le gouvernement de Tripoli autour notamment de la capitale". La ville de Tarhunah est une base importante de l'armée nationale libyenne. D'après le GNA, "c'est une ville stratégique sur laquelle l'armée de Haftar s'appuie fortement dans son offensive militaire soutenue par les forces aériennes des Emirats arabes unis en plus des mercenaires russes." Selon l'agence Reuters, les forces loyales du GNA ont pu mener cette nouvelle opération, à Tarhunah, grâce "aux drones fournis par la Turquie" dont le soutien militaire au gouvernement d'Union nationale s'est intensifié ces dernières semaines. Des responsables de l'armée nationale libyenne (troupes de Haftar : Ndlr) ont déclaré néanmoins à Reuters que les forces du GNA n'avaient pas pénétré dans la ville de Tarhunah et que l'attaque avait été repoussée. Il était encore difficile de vérifier ces informations de sources indépendantes. Depuis le mois de mars, les affrontements opposant le GNA à Khalifa Haftar se sont intensifiés dans et autour de la capitale Tripoli, malgré les appels incessants de la communauté internationale à observer une trêve, alors que le pays tente de faire face à la propagation du coronavirus. Selon des sources locales, Tripoli a connu des bombardements violents samedi et hier faisant au moins six blessés civils. Cette situation risque de durer encore longtemps. Le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a affirmé mercredi dernier qu'il n'allait plus négocier une solution politique avec Haftar.