Les pharmacies ont enregistré une baisse de 70% de leur activité à cause de la crise engendrée par le Covid-19. C'est du moins ce que révèle un rapport d'une commission d'évaluation installée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). "Ce constat est dû au fait que notre activité est fortement réglementée par des prix de référence fixes et des marges réduites, liés aux conventions avec les différentes caisses de sécurité sociale", explique Dr Abdelhak Zefizef, vice-président du Snapo. Les officines pharmaceutiques se retrouvent aujourd'hui, relève-t-il, dans une situation de vulnérabilité extrême. L'activité officinale, ajoute ce pharmacien, est totalement soumise à l'imposition fiscale. Ce sont ainsi quelque 11 000 officines employant environ 50 290 personnes qui subissent de plein fouet les conséquences de cette crise sanitaire. "Les Pharmaciens se sentent obligés et contraints à trouver eux-mêmes sur le terrain, par leur propre initiative et l'improvisation, les moyens pouvant leur permettre de continuer à exercer, à maintenir leurs officines ouvertes et à assurer leurs moyens de protection", affirme M. Zefizef. Tous les personnels sont particulièrement exposés aux risques, d'autant plus que la corporation compte à ce jour 17 cas confirmés de contamination par le Covid-19, tient-il à préciser. Face à cette situation économique difficile des pharmacies, le bureau national du Snapo a envoyé deux courriers, l'un au président de la République et l'autre au Premier ministre, dans lesquels il demande des avantages fiscaux au profit des officinaux exceptionnellement pour cette période de crise. L'autre problématique à laquelle sont confrontées ces pharmacies a trait aux ruptures d'approvisionnement en produits pharmaceutiques, devenues une préoccupation quotidienne. Le Snapo évoque jusque-là une liste de 227 médicaments en rupture ou sous tension (disponibles de manière irrégulière ou en quantités très limitées) qu'il a signalés au ministère de la Santé. Cette pénurie touche même les traitements de certaines maladies chroniques dans plusieurs spécialités telles que la cardiologie, la pneumologie, l'endocrinologie, la cancérologie, la gynécologie, la psychiatrie, etc. "Ces ruptures peuvent remettre en cause les chances de guérison et constituent une véritable menace pour la santé publique", déplore Dr Zefizef.