Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, a déploré, hier, dans une déclaration à Liberté, le manque de moyens de protection pour les pharmaciens. "À ce jour, nous déplorons toujours le manque de moyens de protection pour les pharmaciens d'officine. Je rappelle que nous comptons 11 000 pharmacies dispersées à travers le pays. Elles sont un espace de santé de premier plan", dira le président du Snapo qui indique qu'à ce jour, on compte 17 cas de pharmaciens atteints de Covid-19 dont un décès. "Cela explique le degré d'exposition des pharmaciens. Nous avons installé des moyens de protection sommaires qui consistent en une distanciation entre le personnel officinal et le patient d'au moins un mètre par des dispositifs simples, un bandeau", affirme-t-il. M. Belambri rappelle que les autorités sanitaires à travers la PCH ont débloqué 140 000 masques pour 17 wilayas, prioritairement Blida et Alger, mais, ajoute-t-il, "cela ne suffit pas, parce que c'est une dotation que les pharmaciens exerçant au niveau de la ville partagent avec les praticiens libéraux, les médecins et les dentistes". "C'est une dotation insuffisante. Nous comptons à Alger une part de 5 ou 6 masques par pharmacien ou par médecin, il y a une autre dotation qui va être débloquée qui est de 300 000 masques, dont nous attendons sa distribution aux autres wilayas. Nous espérons que ces dotations vont continuer, elles ne sont pas gratuites, elles sont payantes, la PCH a été payée pour toutes les quantités qui ont été distribuées, enlevées à son niveau. Nous espérons que l'opération ne va pas s'arrêter parce que nous n'avons pas d'autres sources d'approvisionnement", affirme notre interlocuteur qui, par ailleurs, évoque la situation économique de l'officine en ces temps de crise. "La pharmacie d'officine est une micro-entreprise économique qui est devenue très vulnérable depuis la crise. Les officines ont connu une baisse d'activité très importante qui risque d'altérer leur viabilité et la continuité du service", indique-t-il, précisant que cette baisse d'activité se ressent de manière importante parce qu'au niveau des officines, "nous avons sur le médicament des marges réglementées. Je rappelle que les officines emploient plus de 60 000 employés qui sont déclarés, que nous devons continuer à payer malgré la baisse d'activité. Nous avons aussi des charges locatives, car l'officine est dans l'obligation de poursuivre son activité alors que ses moyens ont baissé et sa situation économique est fragilisée", conclut le président du Snapo.