Ce mois de jeûne de l'année 2020 ne semble pas déroger à la règle, puisque la hausse des prix a été au rendez-vous. La mercuriale s'est, en effet, enflammée dès le premier jour du mois. Pour Mustapha Zebdi, président de l'Association pour la protection des consommateurs (Apoce), la hausse des prix n'est nullement liée à un problème de disponibilité des produits. "Il s'agit d'un problème de prix et de régulation du marché qui demeure toujours anarchique où la spéculation règne en maître", explique-t-il. Mustapha Zebdi estime que la hausse des prix était prévisible et qu'il fallait juste attendre pour connaître le degré de son importance. "Ce n'est pas une flambée généralisée avec un niveau inconcevable tel que nous l'avons vécu durant les années précédentes. Elle est perceptible suivant les régions", indique le président de l'Apoce. "Un sondage que notre association a effectué a révélé que 52% des consommateurs ont dépensé pendant le mois dernier plus que la moyenne habituelle", relève Mustapha Zebdi. Par conséquent, le détaillant spéculateur, avoue-t-il, ne devrait pas avoir une large marge de manœuvre conséquente pour augmenter ses prix. Il n'en demeure pas moins que les prix des fruits et légumes ont enregistré une hausse entre 30 et 50 DA, tels que la tomate (100 DA), la courgette (120 DA), le poivron et le piment (200 DA), la pomme de terre (80 DA) et le citron (300 DA), mettant le citoyen dans l'incapacité à s'offrir pareils produits agricoles. Pour Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (Anca), la flambée des prix est essentiellement due à la frénésie devenue coutumière des consommateurs à la veille et au début de chaque mois de Ramadhan. Il avoue toutefois que ce "seuil élevé de la mercuriale n'a pas atteint celui des précédents mois de Ramadhan". Cela dit, ce niveau des tarifs connaîtra, selon lui, une tendance baissière de 20 à 30 DA dans les trois ou quatre jours à venir. Il en veut pour preuve l'offre abondante sur le marché des fruits et légumes qui, souligne-t-il, dépassera les 12 millions de quintaux.