Pourtant la fédération avait mis en place une disposition qui oblige tout club désireux de recruter un joueur étranger à déposer en banque une garantie financière en devises équivalant à six mois de salaire du joueur. Mais cette mesure n'a jamais été appliquée. Les clubs algériens sont devenus, par la force des choses, des clients privilégiés de la commission du statut du joueur de la FIFA. Il n'y a pas un mois qui passe sans que l'un d'entre eux soit destinataire de la part de la puissante fédération mondiale d'une correspondance (via la FAF) pour le paiement des salaires impayés de joueurs et d'entraîneurs étrangers et autres indemnités de retard. Pourquoi ? La réponse est simple : beaucoup d'équipes algériennes recrutent des joueurs et entraîneurs étrangers, pour se renforcer, mais ne parviennent pas au fil du temps à honorer leurs engagements financiers en termes de salaires. Lassés par des promesses non tenues, ces étrangers finissent par déposer plainte auprès de la commission spécialisée de la FIFA. Tous, sauf rare exception, parviennent à avoir gain cause, ce qui en dit long sur la mauvaise gestion des dirigeants des clubs algériens. Le dernier en date, c'est l'ex-coach national et du MC Oran, Jean-Michel Cavalli, qui oblige désormais le club oranais à lui verser une indemnité de près de 700 millions de centimes sous peine d'être interdit de recrutement par la FIFA. Peu avant lui, l'ex-entraîneur du MC Alger, Bernard Casoni, s'est plaint à la FIFA pour licenciement abusif. Le technicien français réclame le paiement de l'intégralité de ses 18 mois de salaire, conformément au contrat signé avec le MCA, soit 450 000 euros. Nul doute que la FIFA va trancher en sa faveur. Le NAHD a été saisi par la FIFA également pour le cas du joueur mauritanien Yali Dellahi (22 ans) et l'invite à lui payer dans les plus brefs délais la somme de 3,75 milliards de centimes. En outre, le MO Béjaïa a été sommé par la FIFA de verser à son ex- joueur malien Malik Touré (il a évolué au club mobiste lors de la saison 2018-2019 ) la somme de 2,4 millions de DA dans un délai qui ne dépasse pas 45 jours. Ce même Touré qui est depuis passé à l'ESS réclame désormais au club sétifien 8 mois de salaire. Les Sétifiens gardent toujours en mémoire les cas litigieux avec les joueurs étrangers comme Iviany (Nigeria) qui n'a pas joué le moindre match en seniors, mais a gagné son procès à la FIFA. L'Entente lui a versé 700 millions de centimes pour zéro minute jouée. Il y a aussi le cas de Frank Madou qui n'a joué que deux matchs – il a lui aussi obtenu gain de cause pour le mirobolant montant de 4 milliards de centimes. Enfin, le cas du Malgache Ibrahima Amada, qui a fait plier la direction, en obtenant une indemnité de 3 milliards de centimes. En décembre 2019, la FIFA a infligé une amende de 5000 francs suisses au CR Belouizdad suite au transfert du joueur ivoirien Kouame Noël N'Guessan (22 ans) en provenance de Sewe Sport. La Fédération internationale de football a infligé par ailleurs au DRB Tadjenanet une interdiction de recrutement pour une "durée maximale" de trois périodes d'enregistrement consécutives en raison des arriérés de salaires impayés à l'attaquant international mauritanien Mohamed Abdellahi Soudani, soit 3,5 milliards de centimes. L'USMA est également en contentieux à la FIFA avec son ancien joueur Ibara. La saison dernière, la FAF avait saisi le club de l'USMBA pour une affaire relative au non-paiement des salaires du joueur africain Jessy Mayelé. Et la liste est encore longue. Même la FAF n'est pas en reste dans ce dossier. Les retombées des deux affaires Patrick Dewild et Lucas Alcaraz sont graves pour l'Algérie. Plus de 30 milliards à débourser. Comment faire donc pour éviter tous ces contentieux qui ternissent l'image du football algérien ? Alors que la FAF avait averti les clubs contre ce genre de comportements aux conséquences lourdes. Pourtant la fédération avait mis en place une disposition qui oblige tout club désireux de recruter un joueur étranger à déposer en banque une garantie financière en devises équivalant à six mois de salaire du joueur. Cependant, cette disposition, qui aurait pu aujourd'hui permettre à la FAF de régler les notes salées des clubs endettés, n'a jamais été appliquée. Il serait donc temps que la FAF et le MJS mettent le holà à ces manquements graves aux engagements salariaux, de surcroît vis-à-vis de joueurs et entraîneurs étrangers, à travers une batterie de mesures préventives.