Un nouveau verrou saute dans le système algérien des retraites. En plein confinement, le gouvernement a décidé de rallonger l'âge de départ à la retraite jusqu'à 65 ans. Cela n'est pas une obligation, mais il fait sauter le verrou de l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 60 ans. Dans un décret exécutif publié au Journal officiel portant numéro 27, datant du 6 mai, le gouvernement incite donc les travailleurs à travailler au-delà de 60 ans. Le texte évoque l'âge de 65 ans, mais ne ferme pas les portes au-delà de cet âge. Dans son article 2, le décret dispose que "le (la) travailleur (se) peut opter, à sa demande, pour la poursuite de son activité au-delà de l'âge légal de la retraite dans la limite de cinq ans". Pour cela, il suffit d'introduire une demande, trois mois avant 60 ans, l'âge légal actuellement admis pour le départ à la retraite. "Le (la) travailleur (se) ayant opté pour la poursuite de son activité après l'âge légal de la retraite doit formuler une demande écrite, datée et signée par ses soins, déposée auprès de l'organisme employeur, au moins, trois mois avant l'âge légal de départ à la retraite. En contrepartie, l'organisme employeur lui délivre un récépissé de dépôt", précise, ainsi, le texte dans son article 3. Le décret ne fait, certes, pas de 65 ans l'âge légal obligatoire de départ à la retraite. Il laisse le choix aux employés de partir à 60 ans. Il ne fait pas non plus obligation à l'employeur d'accepter la demande de l'employé. Mais l'employeur "ne peut refuser la réception de la demande déposée par le (la) travailleur (se) ayant opté pour la poursuite de son activité après l'âge légal de la retraite". Puis, la loi interdit à l'entreprise de mettre "unilatéralement" à la retraite "le (la) travailleur (se) (…) pendant la durée de cinq ans citée à l'article 2 ci-dessus". En revanche, le salarié peut partir à la retraite pendant cette période, en formulant une demande trois mois avant l'échéance. À partir de 65 ans "révolus et plus", l'employeur peut "mettre d'office" le salarié à la retraite. Autrement dit, le salarié peut continuer à travailler au-delà de cet âge. Ce décret exécutif, signé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, constitue un nouveau pas dans la réforme des retraites. Après avoir rétabli la limite d'âge (60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes), quelle que soit la période passée à travailler, le gouvernement franchit donc une nouvelle barrière. À la seule différence que lors de la précédente réforme de 2016, le texte n'est pas passé devant les députés et sénateurs.