Le professeur Mohamed Belhocine est revenu sur la finalité des mesures de prévention décidées par le chef de l'Etat à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Fitr. Liberté : Quelle est la finalité des mesures de prévention annoncées par le gouvernement spécialement pour l'Aïd ? Pr Mohamed Belhocine : Comme indiqué dans le communiqué officiel rendu public par le gouvernement mardi soir, les enquêtes épidémiologiques menées jusque-là, ont révélé que la majorité des cas de contamination a été enregistrée à l'occasion d'événements familiaux et de regroupements de personnes. Or nous savons que chez nous l'Aïd el-Fitr est un événement religieux et social par excellence où les gens se rassemblent et se congratulent. En cette année exceptionnelle où nous faisons face à une épidémie nouvelle, qui se propage par contact interhumain et par les mains, la finalité des mesures de prévention est précisément de réduire au minimum les regroupements. Car cela peut accélérer la transmission du virus et affecter en particulier les groupes d'âge qui sont à plus grand risque de gravité de la maladie. En d'autres termes, il est question donc d'une mesure de protection de la santé des gens, collectivement et individuellement.
Pour convaincre les citoyens de se confiner à domicile pendant ces deux jours de fête, que doit-on leur dire pour parvenir à les sensibiliser ? Je pense que le communiqué du Premier ministre est clair là-dessus. La réponse précédente explicite bien ce que l'on peut dire. J'ajouterai seulement qu'un individu qui est infecté et qui ne le sait pas, peut contaminer jusqu'à trois personnes autour de lui. Se confiner, c'est la meilleure façon d'éviter cette probabilité malheureuse, d'autant plus qu'en général, nos contacts durant la fête de l'Aïd sont ceux que nous aimons le plus, nos parents et nos amis. Est-il temps d'entamer la préparation du plan de de sortie de confinement et comment doit-on procéder ? La fin de l'épidémie, que nous espérons proche, implique tout d'abord le maintien d'un degré élevé de vigilance individuelle et collective pour conjurer une résurgence de la circulation du virus dans la communauté. Cela veut dire, qu'il faut rendre, d'une part, permanents les comportements d'hygiène des mains, de port du masque et de distanciation physique. D'autre part, et cela a déjà commencé, il faut aller vers une reprise graduelle des activités de santé qui ont été ralenties ou arrêtées pour faire face à l'épidémie. Par l'exemple, parmi ces activités, l'on citera les vaccinations qui sont un élément important. Par conséquent, il faut s'assurer que notre couverture vaccinale reste élevée et éventuellement faire du rattrapage de vaccination. La vaccination est essentielle pour éviter que nous ayons des épidémies de maladies infantiles en automne et en hiver prochains. Entretien réalisé par : Hanafi H.