Le conseil municipal de la ville de Minneapolis a conclu dimanche que la police de la ville n'était "pas réformable et que nous allions mettre fin au système de maintien de l'ordre actuel". Après deux semaines de manifestations historiques aux Etats-Unis et à travers la planète, dénonçant le décès de George Floyd, le 25 mai à Minneapolis, victime de brutalités policières et de discrimination raciale, les premières mesures concrètes tombent dans le pays de l'oncle Sam. "La police de Minneapolis va être démantelée", ont déclaré dimanche soir les conseillers municipaux de cette ville de l'Etat du Minnesota, où est mort George Floyd, et théâtre, depuis, de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. "Nous nous sommes engagés à démanteler les services de police tels que nous les connaissons dans la ville de Minneapolis et à reconstruire avec notre population un nouveau modèle de sécurité publique qui assure vraiment la sûreté de notre population", a déclaré Lisa Bender, présidente du conseil municipal, dimanche sur la chaîne d'information CNN. Le conseil municipal de Minneapolis compte également examiner la façon de remplacer la police actuelle, a-t-elle ajouté. Toutefois, a-t-elle précisé, "l'idée de ne pas avoir de police n'est certainement pas un projet à court terme", en ajoutant avoir l'intention de transférer les fonds alloués au budget de la police de la ville vers des projets s'appuyant sur la population. La conseillère municipale Alondra Cano a indiqué pour sa part sur Twitter que la décision avait été prise "avec une majorité du conseil municipal de Minneapolis suffisante pour éviter un veto". Selon elle, le conseil a conclu que la police de la ville n'était "pas réformable et que nous allions mettre fin au système de maintien de l'ordre actuel". Cette décision, rappelle-t-on, intervient à la veille de la comparution (aujourd'hui, ndlr) de Derek Chauvin devant la justice du Minnesota. Cet ancien policier est accusé d'avoir tué George Floyd en l'immobilisant avec son genou sur le cou. Il est devenu depuis le symbole mondial des brutalités policières et de racisme et a été inculpé dans un premier temps pour homicide volontaire sans préméditation. Il risquait alors 25 ans de prison et une amende de 40 000 dollars maximum. La peine de prison encourue contre lui est aujourd'hui de 40 ans. Selon plusieurs médias américains, le policier a déjà été impliqué dans de nombreuses affaires de violence et a fait l'objet de 18 plaintes. Les Etats-Unis s'attendent, dans ce contexte, à des manifestations monstres dans tout le pays aujourd'hui, jour de l'enterrement de George Floyd, dans sa ville natale à Huston. Des dizaines de milliers de personnes ont continué à affluer dimanche dans les rues dans tout le pays, alors que les démocrates américains ont appelé à une transformation profonde de la police accusée de "racisme systémique". Karim Benamar