Un second rassemblement de soutien à Salim Rahim, un activiste du hirak originaire du village El-Kelâa, dans la région de Tigzirt, a été observé, hier matin, devant le siège de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou. Plus d'une centaine de personnes ont participé à ce rassemblement qui a duré tout le temps que le jeune en question a passé entre les mains des enquêteurs de la brigade de lutte contre la cybercriminalité qui l'ont convoqué. Le rassemblement ayant à peine débuté qu'un imposant dispositif policier a été déployé pour tenir les manifestants loin de l'entrée du siège de la sûreté de wilaya. Ce qui n'a pas fait perdre leur calme aux manifestants qui scandaient des slogans appelant à la libération de leur camarade Salim et de tous les autres détenus politiques et d'opinion qui croupissent encore en prison. "Libérez Salim, libérez les détenus", "À bas la répression", clamaient-ils en enchaînant avec d'autres slogans politiques appelant à une véritable démocratie en Algérie. Interrogés sur les raisons de cette convocation qui a ciblé un jeune du même village, Mohand Arezki Amrani, l'activiste auditionné la semaine passée par la même brigade, certains manifestants nous ont expliqué que la police soupçonne Salim Rahim d'être coadministrateur de la même page facebook pour laquelle le jeune Amrani a été convoqué. "Ces convocations pour des publications sur les réseaux sociaux ne sont qu'un prétexte pour intimider les activistes du hirak", a estimé l'élu APW, Mohand Ameziane Acherfouche, qui dénonce ce qu'il qualifie de "politique de la carotte et du bâton, à laquelle recourt le pouvoir pour à la fois donner l'image d'un pouvoir qui veut instaurer la démocratie et continuer à réprimer les manifestants dans l'espoir d'en finir avec la révolution du peuple". Pour rappel, une trentaine d'activistes du hirak, dont 23 à Drâa Ben Khedda, 5 à Tizi Gheniff, 2 à Tigzirt et d'autres encore ont été jusque là convoqués par les services de sécurité dans la wilaya de Tizi Ouzou.