La reprise des transports en commun et des taxis, à Annaba, hier, aura été plutôt compliquée, en raison de l'inobservation des mesures de prévention contre la pandémie de Covid-19 par un grand nombre de citoyens, a-t-on pu constater. L'empressement des habitants à emprunter les 39 bus mobilisés par l'Entreprise de transport urbain et suburbain de Annaba (Etusa) a, en effet, causé bien des soucis aux chauffeurs et aux receveurs, qui ont eu beaucoup de mal à faire respecter les consignes, se plaignent ces derniers. "Nous avons comme instruction de limiter à 25 le nombre de personnes à l'intérieur de nos bus, et cela a été très difficile à faire admettre à la population qui était attroupée à chaque arrêt", explique cet agent de l'Etusa, en rappelant que les usagers qui ne portaient pas de masque étaient systématiquement interdits d'accès aux navettes. Cela a causé quelques frictions avec des personnes indisciplinées, qui voulaient provoquer des esclandres, ajoute notre interlocuteur, en précisant que ces scènes ont eu lieu aux arrêts de bus qui longent le boulevard principal de la plaine Ouest. Les taxis collectifs, qui étaient le moyen le plus utilisé par le passé dans la ville côtière, notamment par les habitants des cités périphériques, en raison des tarifs pratiqués, n'ont, par contre, pas été sollicités hier. Cela est dû à l'obligation qui a été faite à ces derniers par la Direction des transports de ne prendre qu'un seul passager à bord de leur véhicule en s'assurant que la personne transportée respecte les règles sanitaires d'usage. Un chauffeur de taxi que nous avons interrogé explique à son tour que ces mesures drastiques découragent la clientèle, qui s'est réduite comme une peau de chagrin. "Le citoyen résidant au niveau de l'une ou l'autre des cités périphériques n'a pas toujours les moyens de se payer une course de 150, voire 200 DA pour se rendre en ville. C'est quasi impossible pour le plus grand nombre", notera-t-il. Et d'estimer que l'exigence par la wilaya de fixer une séparation en plexiglas entre la partie avant et l'arrière du taxi est très contraignante pour la corporation qui a chômé pendant plus de trois mois. "Nous avons demandé à l'administration de prendre en charge une partie des frais d'achat et de montage des plaques de protection, en espérant que notre demande aboutira", conclut ce chauffeur. A. Allia