La reprise d'activité des transports par taxi individuel tarde encore à avoir lieu. Hormis quelques timides apparitions, les taxis algérois, notamment, n'ont, en effet, pas été nombreux à investir les rues de la capitale trois jours après avoir été autorisés à reprendre le service. Cette réalité ne cadre pas avec les affirmations de Hocine Naït Brahim, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), selon lesquelles, l'appel à la reprise de travail lancé par ses soins a eu un écho favorable auprès des chauffeurs de taxi. "Après l'information sur l'allégement des conditions sanitaires que nous avons eue auprès des services de sécurité, nous avons demandé aux chauffeurs de taxi de reprendre le travail. Ce qui a été fait pour bon nombre d'entre eux comme nous avons pu le constater", a-t-il dit, en ajoutant, toutefois, que "d'autres chauffeurs de taxi n'ont pas répondu à l'appel, soit parce qu'ils ne sont pas au courant, soit parce qu'ils n'ont pas accepté les conditions édictées par le gouvernement". Nombre de taxieurs non syndiqués ont, en effet, décidé de différer la reprise jusqu'à lundi prochain, date à laquelle ils comptent être reçus au ministère pour une séance de négociations autour de leurs revendications socioprofessionnelles. Outre l'allègement des conditions sanitaires introduites récemment, celles-ci se résument à la suppression de la licence des moudjahidine, à la révision à la hausse des tarifs et à leur soutien par la tutelle lors des négociations avec la Casnos et les impôts. Or, pour notre source, la résolution de ces problèmes, qui ne datent pas d'aujourd'hui, prendra du temps. D'où, a indiqué M. Aït Brahim, la démarche adoptée et qui a consisté d'abord à "éteindre le feu des conditions sanitaires pour ensuite nous attaquer à d'autres problèmes". La Fédération des taxieurs, qui fait siennes ces revendications, a déposé un dossier auprès du ministère des Transports, a-t-il souligné, non sans faire état de division des rangs et d'anarchie dans la représentation syndicale de la corporation. Pour étayer ses propos, notre source rappelle que lors d'un sit-in à la gare routière d'Alger, les protestataires ont crié "Syndicat dégage", rappelant que "les syndicats qui se sont réunis avec des cadres du ministère et prennent des décisions à la place des chauffeurs de taxi ne sont pas représentatifs de la corporation. Ils accusent les syndicats de complicité avec l'administration". Selon notre interlocuteur, les chauffeurs de taxi sont divisés en deux groupes. "Il y a d'abord les anciens représentants syndicaux qui ne font rien pour les chauffeurs de taxi et dont le mandat a expiré mais ne veulent pas quitter, ne cherchant que les subventions. Et d'autres qui ont signé un PV d'accord avec l'UGTA, mais ils sont out", a-t-il indiqué. Cela étant, si la situation des taxis individuels n'est pas encore claire, d'autres moyens de transport ont amorcé une reprise graduelle, à l'instar de l'Etusa et du tramway. Ainsi, le service commercial du tramway a repris son activité hier dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Alger, à Oran, à Constantine, à Sidi Bel-Abbès, à Sétif et à Ouargla, et ce, dans le strict respect des mesures sanitaires arrêtées, qui sont valables aussi bien pour les tramways que pour le métro d'Alger et les différents téléphériques et télécabines.