Etouffée dans l'œuf, une tentative de rassemblement et de marche initiée par quelques irréductibles du hirak, hier à Constantine, s'est soldée par l'arrestation d'une dizaine de personnes. Bien que discret, le dépoilement des services de sécurité dès la matinée dans des carrefours névralgiques du centre-ville et tout au long de l'itinéraire traditionnel des marches du vendredi et mardi, préfigurait, en effet, une telle intervention pour empêcher toute velléité de marche en ce 70e vendredi depuis le 22 février 2019. Au boulevard Belouizdad ou à la place des Martyrs en passant par le rond-point du colonel Amirouche, les fourgons cellulaires de la police étaient visibles selon un dispositif inhabituel. Aussi, les quelques activistes connus qui se sont hasardés à partir de 14 heures aux alentours du palais de la culture Mohamed El Aid El Khalifa, lieu de ralliement habituel des hirakistes, se sont très vite fait embarqués par des policiers déployés sur place. Des arrestations ciblées, opérées dans une grande discrétion à un moment ou le centre-ville était encore quasi vide. En effet, les appels à la raison par ces moments de crise sanitaire ont été entendus puisque la majorité des activistes constantinois se sont abstenus de reprendre le hirak en ce 19 juin. À Annaba, au moins douze personnes, dont cinq femmes, qui observaient un sit-in de soutien au hirak, ont été interpellées par la police, hier après-midi, au niveau des allées Alexis Lambert, rapportent des témoins de la scène.