Le Collectif des amis du Manifeste pour l'Algérie nouvelle (Caman), mené par deux figures de l'opposition démocratique, Ali Brahimi et Tarik Mira, n'a pas l'ombre d'un doute : le hirak reprendra, et de plus belle, dès la fin de la crise sanitaire actuelle. "Le rejet populaire de l'agenda de restauration du système autoritaire se confirme plus que jamais, en plein confinement, notamment à travers les réseaux sociaux. Les prémices de reprise encore plus massive des manifestations populaires en faveur du démantèlement de l'Etat policier et de l'instauration de la démocratie s'affichent chaque jour plus déterminées et affolent un sérail aux abois", a soutenu ce collectif dans une déclaration rendue publique hier. En attendant, le Caman pointe l'urgence de "pallier la faiblesse structurelle de la s ociété civile et de l'opposition politique partisane" en recommandant "l'auto-organisation citoyenne" et "une mobilisation la plus large" afin de "concrétiser les objectifs fondamentaux de la révolution démocratique". Plus concrètement, ce collectif fait part de sa volonté à mettre en place, avec d'autres forces citoyennes (syndicats, associations...), "une coordination nationale touchant toutes les régions du pays". "L'objectif sera d'établir le consensus autour d'une plateforme politique populaire démocratique en vue de tenir un congrès national citoyen." Pour les animateurs du Caman, la finalité de cette démarche est la constitution d'un "rapport de force organisé" qui viendra à bout de la "dictature" par l e truchement "d'une période de transition indépendante du système autoritaire et de ses symboles couronnée par l'élection d'une Assemblée constituante souveraine". Aussi, le Caman a accusé l'actuel régime de s'être donné comme stratégie "la restauration du système prédateur" et d'avoir relancé "les opérations de division du peuple et de dénaturation/récupération de sa révolution démocratique". "Au lieu de profiter de la suspension des manifestations populaires pour enclencher une dynamique de détente politique, le pouvoir use et abuse du fait accompli pour imposer sa démarche unilatérale brutale", a-t-il dénoncé. "De nouveau, les arrestations et l'arbitraire judiciaire se conjuguent avec l'instrumentalisation de la crise sanitaire de la Covid-19, dans le vain espoir d'enrayer la mobilisation citoyenne pour le changement démocratique. À contre-courant de l'Histoire, les décideurs de l'ombre s'obstinent à s'opposer à la volonté de leur peuple", s'est encore élevé le Caman, non sans dénoncer "la répression et l'embrigade-ment/instrumentalisation de l'appareil judiciaire contre les militants de la révolution populaire", tout en exigeant "l'arrêt de toutes les poursuites contre les militants révolutionnaires et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques, ainsi que leur réhabilitation juridique, sociale, matérielle et morale".
