Le Mouvement démocratique et social (MDS) signe et persiste : “double rejet” du référendum du 29 septembre et des élections partielles du 24 novembre. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège de son parti, Hocine Ali, secrétaire général par intérim du MDS, a expliqué que le rejet du scrutin référendaire est une réponse à la fois à “l'impunité de l'islamisme assassin”, aux “pleins pouvoirs au président”, à “la pérennité du système rentier” et à “la censure et l'absence de débat sur le projet de charte”. Selon lui, l'islamisme politique est disqualifié de fait, mais “le pouvoir tente de le sauver pour continuer à s'appuyer sur lui”, afin de justifier “son hégémonie” et sauvegarder “les intérêts étroits des cercles du pouvoir et de sa clientèle”. Pour le responsable du Mouvement, l'approche actuelle du pouvoir, qui repose sur “une synthèse de deux projets antagoniques”, est révélatrice des “limites objectives du système qui est arrivé au bout de ses possibilités”. Il a qualifié les initiatives prises par le pouvoir, à travers la conférence de l'entente nationale, la loi sur la “rahma”, le référendum sur la concorde civile et la grâce amnistiante, d'“échec”, car elles “recherchaient toutes un compromis entre le pouvoir et l'islamisme”. Le numéro un du MDS est revenu à la genèse de “la crise” qui secoue l'Algérie, laissant entendre que la recherche de toute solution doit s'inscrire dans “une volonté de dépassement de la crise, comme un tout indissociable”. Il a en outre relevé que le pouvoir entretient “sciemment la confusion entre l'islam et l'islamisme politique”, affichant ainsi son “mépris” pour “les laïcs” qui ne sont que ces femmes et ces hommes ayant “fait face à l'islamisme terroriste pour sauver le pays” et “lutté pour libérer l'islam des manipulations politiciennes”. “Les tentatives de renvoyer dos à dos “les laïcs'' et ‘'les théocrates'', procèdent de la mauvaise foi, pour ne pas dire de la mystification”, a-t-il dit. Selon lui le “bond qualitatif” passe par la recherche d'un nouveau consensus, qui passe nécessairement par “la séparation” du politique et du religieux, donc par “la laïcité”. Hocine Ali a plaidé pour le rétablissement de “l'état démocratique et moderne”, “la refondation de la classe politique” et la mise en œuvre de “plans d'urgence” contre le chômage et la précarité en général, non sans applaudir à la position du rejet du “camp démocratique”. “Ce projet de charte, avec son contenu et ses formes actuels, est une opportunité qui pourrait cristalliser les forces démocratiques, autour d'une alternative qui va à contre-courant de ce que nous propose, aujourd'hui, le pouvoir”, a-t-il souligné. Un appel a été lancé aux citoyens, patriotes, démocrates et victimes du terrorisme, les invitant à “ne pas céder (et à) poursuivre le combat”. Le 15 septembre prochain, le MDS rendra hommage à El-Hachemi Chérif, à la Maison du peuple : il compte en faire “un moment de lutte tourné vers l'avenir”. H. Ameyar