Selon le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, des "discussions sont en cours" entre autorités algériennes et libyennes en vue de permettre à Sonatrach de reprendre ses activités d'exploration d'hydrocarbures en Libye, malgré la grande instabilité que traverse ce pays voisin. Mohamed Arkab a indiqué que dès que les "conditions de sécurité seront réunies", la compagnie nationale y fera redémarrer ses activités. La partie algérienne exige ainsi que la Libye garantisse la sécurité pour faciliter le retour de Sonatrach sur le marché libyen. Une autre condition essentielle est que la rentabilité doit être prouvée pour tous les projets que la compagnie nationale veut engager ou redémarrer en Libye. Or, aujourd'hui, l'investissement direct dans le secteur pétrolier n'est pas l'option à privilégier, au vu de la situation actuelle des marchés. Sonatrach, tout comme d'autres compagnies pétrolières et gazières, attend que la tempête passe et que les cours de l'or noir se redressent, avant de reprendre pied de manière durable dans ce pays au potentiel pétrolifère considérable. Malgré les difficultés que connaît la Libye, l'activité pétrolière et gazière ne s'est pratiquement jamais arrêtée, même si le rythme ralentit. Les sites de production sont opérationnels, mais ils ne tournent pas à plein régime pour le moment. Aussi, les autorités libyennes souhaitent attirer plus d'investissements étrangers, donner plus de consistance à la production d'hydrocarbures dans le pays et dégager des revenus stables. La Libye estime nécessaire de redoubler d'efforts pour encourager le retour de tous les investisseurs étrangers, Sonatrach comprise, dans le secteur pétrolier. C'est en 2005 que la compagnie nationale des hydrocarbures a commencé ses opérations d'exploration en Libye. Elle a remporté deux contrats d'exploration, dans le cadre d'appels d'offres lancés par l'Etat libyen. Ainsi, en partenariat avec la société libyenne NOC, elle a découvert, en 2005, un gisement pétrolier dans le bassin de Ghadamès. Les deux compagnies sont liées par un contrat d'association de type EPSA, établi sous le régime de partage de production. Sonatrach détient 25% de parts dans ce contrat, les 75% restants revenant à la compagnie libyenne. Sonatrach a investi 750 millions de dollars dans ce projet. En 2009, elle a signé un deuxième contrat, en association avec une compagnie indienne. En 2014, elle a décidé de se retirer de Libye en raison des troubles politiques et de l'insécurité dans le pays. Sonatrach a de bonnes relations avec la NOC et continue de travailler avec celle-ci, car la coopération dans le domaine des hydrocarbures est un axe important. Les deux compagnies affichent aujourd'hui leur ambition de vouloir reprendre la coopération dans le développement des périmètres découverts avant 2014 et réactiver l'accord concernant le développement des champs Al-Wafa et Al-Rar.