Les commerçants demandent aux autorités de se pencher sérieusement sur leurs problèmes qui entravent le bon exercice de leur métier. Les commerçant de gros en fruits et légumes exercent leur activité dans des conditions de plus en plus difficiles. Ils déplorent la manière avec laquelle est appliqué le taux de 7% de TVA sur leur bénéfice. Etant mandataires (commissionnaires) entre le producteur et le détaillant, ils touchent des redevances de leurs prestations allant de 3 à 6% du prix global de la marchandise vendue. Or, la commission mixte, composée des contrôleurs des impôts, de la DCP et des douanes, n'applique pas l'imposition sur les 6% de commissions mais sur le total des ventes réalisées en une semaine, voire en quinze jours. À la moindre réclamation, ce comité exige du grossiste les coordonnées du producteur et les documents justifiant son activité afin de rectifier le tir. Dès que le commissionnaire demande une adresse à son partenaire (producteur), celui-ci opte inévitablement pour le marché parallèle. Il évitera, ainsi, toutes ces tracasseries. Compte tenu du caractère périssable de ces produits, les grossistes ne réalisent pas de bénéfices. Ils exigent, de ce fait, qu'une solution soit trouvée. L'autre argument évoqué par ces opérateurs concerne le yoyo des prix sur le marché dû essentiellement à l'abondance et à la rareté de la marchandise. En d'autres termes, le mandataire achète une quantité de fruits et légumes à un prix tôt le matin, par exemple, pour la revendre à prix moindre à cause de l'abondance du produit. Ce qui lui engendre des pertes considérables. Le marché parallèle influe, en outre, négativement sur le rendement de ces commerçants. Le marchand ambulant, pour qui la loi permet d'exercer en tant que détaillant, se retrouve grossiste du jour au lendemain. Devant une telle situation, les commerçants affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) revendiquent un dialogue franc et serein avec les autorités concernées. Au ministère des Finances, ils demandent le règlement de cette question de la TVA. Le département du commerce est également interpellé pour que les marchés soient régulés et bien organisés. Du ministère de l'Agriculture, ils réclament plus de rigueur dans la définition exacte du rôle et des prérogatives de l'agriculteur. Ce dernier active, soulignent les membres de l'UGCAA, en tant que grossiste sans payer la TVA, alors que son métier initial est de livrer uniquement la marchandise aux mandataires qui la vendent aux détaillants. Se considérant comme le dindon de la farce dans cette affaire, ils exigent des responsables l'installation de contrôleurs à l'entrée et à la sortie de chaque marché. Ces agents réclameront les documents tels que la carte d'agriculteur, le registre du commerce, la facture… Si les autorités persistent dans leur indifférence, les syndicalistes de l'UGCAA menacent de recourir à une grève générale. “Nous sommes capables de paralyser tout le secteur”, dira un des commerçants. B. K.