La Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement (Cnuac), le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et le Réseau de veille et de défense des libertés (RVDL) n'on pas été tendres avec le pouvoir en place. En effet, dans un communiqué rendu public à l'occasion du 5 Juillet, Fête de l'indépendance, les trois associations ont estimé que "58 ans après l'indépendance, la clochardisation du pays se poursuit". "Ceux qui ont accaparé le pouvoir et des richesses ont mis l'économie à l'agonie. L'exode des cerveaux et des compétences est en passe de vider le pays de son capital humain, pendant que les intellectuels demeurent meurtris, les artistes maudits, les talents ignorés et les jeunes engloutis par la mer", accablent-elles le pouvoir, ajoutant que grâce au Hirak, "la rupture est désormais inéluctable pour l'avènement d'un Etat de droit qui consacre les libertés, la démocratie et la justice sociale". Toujours à propos du mouvement populaire, les signataires de la déclaration considèrent que "cette dynamique continue à émerveiller le monde entier par son caractère pacifique" malgré "la répression féroce d'un pouvoir de fait qui mise tout pour la survie du système". "Renouant avec l'espoir et l'amour du pays, la jeunesse a fait du 5 juillet 2019 une véritable Fête de l'indépendance, le premier anniversaire à être réellement célébré par le peuple depuis celui de 1962", lit-on encore dans la déclaration, ajoutant que "les marches, les pancartes, les chants, les slogans, les rencontres, les débats, les initiatives dans une explosion de potentialités créatives et révolutionnaires ont exprimé une volonté inébranlable au changement radical : yatnahaw gaâ". "Et nous voilà aujourd'hui, après dix-sept mois de lutte, face au même mépris, aux mêmes récupérations, aux mêmes propagandes, à la même répression et aux mêmes prisons d'un régime autiste" , regrettent les signataires. "Le système en place fait miroiter l'illusion d'une Algérie nouvelle, sans l'ombre d'une nouveauté, reproduisant à l'identique les mécanismes qui ont conduit à l'insurrection citoyenne", dénoncent-ils. Les trois organisations rappellent qu'aujourd'hui, "le pouvoir est plus soucieux de se maintenir "que de régler les problèmes du pays", rassurant que "rien n'arrête un peuple dans sa marche résolue vers la liberté, plus rien ni personne ne l'empêchera de reprendre son destin en main. La clairvoyance et l'union de toutes les forces vives du pays sont plus que jamais nécessaires pour fédérer les énergies". Les signataires exigent, par ailleurs, "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion."