L'Agence nationale de gestion du micro-crédit à Jijel a ouvert ses portes le 2 juillet dernier. Mais cette formule ne semble pas très prisée dans cette région. En 1999, le dispositif du micro-crédit a été lancé pour permettre aux citoyens démunis d'accéder au financement bancaire, susceptible de créer des activités génératrices de revenus. En dépit de la création de quelque 15 000 projets au niveau national, le dispositif n'a pas eu le succès escompté. Les pouvoirs publics ont, donc, rectifié le tir en procédant à la création d'un nouvel organisme, en l'occurrence l'Agence nationale de gestion de micro-crédit (Angem), conformément au décret exécutif n° 04-14 du 22 janvier 2004, portant création et fixant le statut de l'Angem. Ainsi, la coordination de l'Agence de gestion de micro-crédit de Jijel a ouvert ses portes le 2 juillet dernier. Elle couvre 11 daïras et 28 communes, en attendant l'installation des cellules d'accompagnement au niveau de chaque daïra. Il est à signaler que, depuis son installation, l'Angem de la wilaya de Jijel a réceptionné 20 dossiers répartis par mode de financement comme suit : 19 dossiers pour des crédits bancaires variant entre 50 000 et 400 000 DA et 1 dossier pour le crédit Angem (prêt non rémunéré), générant, ainsi, 8 postes d'emploi (6 postes permanents et 2 postes CPE). Rencontrée au siège de l'agence, Mlle Laïssaoui, coordinatrice de l'agence locale, nous a déclaré que ce nouveau dispositif est “un instrument de réalisation de la politique du gouvernement pour la lutte contre le chômage”. L'Angem de Jijel a, ainsi, mis l'accent sur le financement de projets, dont le bénéficiaire est doté d'un prêt n'excédant pas les 30 000 DA. Notre interlocutrice nous explique que ce soutien cible les personnes sans ressources, disposant de faibles revenus ou de revenus instables, notamment les femmes au foyer. Cela permettra l'intégration économique et sociale de ces populations, à travers la création d'activités de production de biens et de services. Au même titre que les autres financements de micro-crédits, celui-ci est soumis à l'apport personnel du coût du projet, évalué à 10%. Toutefois, le promoteur peut augmenter son apport personnel, à sa convenance, pour diminuer son endettement vis-à-vis de la banque. Pour les personnes qui ne sont pas assez renseignées au sujet de cette nouvelle formule de micro-crédit, Mlle Laïssaoui nous apprendra que des tournées à travers les 28 communes de la wilaya de Jijel vont bientôt être effectuées et ce, dans le but d'expliquer davantage les mesures prises par l'Etat à travers l'Angem pour la création de postes d'emploi, particulièrement en milieu rural. Les femmes au foyer seront également touchées par ce programme. “Vivant en milieu rural, les femmes inactives seront les premières touchées par ce dispositif, notamment par l'achat de matière première, afin que leurs activités demeurent artisanales”, a fait savoir la coordinatrice. Et d'ajouter : “Les micro-crédits remboursables concernent des projets dont le coût varie entre 50 000 et 400 000 DA. Les activités et les formules de financement dépendent de la taille du projet.” L'autre aspect, et non des moindres, est que L'Angem accorde aussi des aides, à titre gracieux, aux promoteurs éligibles qui peuvent disposer d'un accompagnement et de conseils techniques, ainsi que d'un suivi de l'aspect contrôle et développement de l'activité. Cela étant, des jeunes chômeurs, rencontrés devant les portes de l'Angem, n'étaient pas plus intéressés que cela par cette formule. Interrogés sur ce manque d'engouement, ils n'iront pas par quatre chemins pour mettre en évidence les difficultés qu'ils rencontrent au niveau des banques. Mourad Bouchama