Un plan, actuellement en cours de préparation, propose une exploitation de toutes les réserves minérales en investissant dans une chaîne de valeurs impliquant des investisseurs locaux et étrangers. Depuis peu, le gouvernement met le cap sur les mines pour relancer l'économie, malade de la chute des cours du brut. Le plan de relance socioéconomique, examiné, mardi dernier, en réunion restreinte, regroupant le chef de l'Etat et les ministres en charge des portefeuilles économiques, a fait la part belle au secteur minier, dont un ministère lui est entièrement consacré à l'issue du dernier remaniement ministériel. Il s'agit désormais de mettre le cap sur une exploitation optimale de l'ensemble des richesses minières dont regorge le pays. Lors de ladite réunion, Abdelmadjid Tebboune a ordonné l'entame de l'exploitation de la mine de fer de Ghar-Djebilet dans la wilaya de Tindouf et du gisement de zinc d'Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa et mis l'accent sur l'impératif de générer de la valeur ajoutée dans chaque projet, appelant à explorer toutes les terres, y compris les terres rares, aux fins d'amortir le recul des recettes de l'Etat. Ce plaidoyer en faveur des mines vise à réorienter la croissance vers des secteurs hors hydrocarbures à forte valeur ajoutée. Une des urgences étant d'accélérer la diversification pour faire face à la baisse des prix du pétrole et ses conséquences sur la situation macroéconomique du pays. Le plan, actuellement en préparation pour l'exploitation des réserves minérales, propose, selon nos sources, une exploitation de toutes les réserves minérales en investissant dans une chaîne de valeur impliquant des investisseurs locaux et étrangers, filières industrielles... Plusieurs accords pour des opérations d'extraction et de traitement à grande échelle de minerais, tels que le phosphate et le minerai de fer, ont été signés ces dernières années, mais le retour sur investissement n'y est pas encore, faute de mise en place d'une chaîne industrielle aux fins d'une valorisation. Il sera question également de réviser le cadre réglementaire, particulièrement la loi de 2014, afin d'accroître davantage l'activité minière privée qui, faut-il le souligner, connaît un déclin continu et une faible contribution au produit intérieur brut. Pis encore, certaines expériences en matière d'investissement dans le secteur minier se sont soldées par des scandales politico-financiers, à l'image du contrat conclu avec une entreprise fictive pour l'exploitation des mines d'or de Tirek et d'Amessmessa, sises à Tamanrasset. Relancer le secteur minier constitue une tâche écrasante pour le nouveau ministère dédié au secteur, car il est question, à en croire nos sources, de faire table rase de ce qui a été fait jusqu'ici dans le domaine, réviser le cadre juridique régissant l'investissement, accompagner l'effort d'exploitation par une industrialisation en aval impliquant des investisseurs étrangers et des privés résidents. Il s'agit de faire sauter le verrou de l'omniprésence des entreprises publiques sur l'ensemble des maillons de la chaîne, notamment dans l'aval du secteur. Les entreprises publiques du secteur sont appelées à faire la métamorphose et migrer vers de nouvelles normes managériales, tout comme les entreprises publiques économiques du secteur industriel, mal gérées et budgétivores, qui font l'objet, actuellement, d'un audit aux fins de les affranchir du soutien du Trésor public. Ferhat Aït Ali et Mohamed Arkab héritent de deux départements aux attributions élargies faisant d'eux les pilotes de cette relance industrielle et minière. Les autres priorités de cette relance, soulignent nos sources, sont la création d'emploi et de richesse, de filières industrielles tournées vers l'export, la formation à travers la mise en place d'un institut dédié aux métiers des mines, la reconstruction des industries spécialisées et l'émergence d'un privé national compétitif... Les unes et les autres portent essentiellement sur l'accélération de l'exploitation des réserves minérales du pays pour en faire une chaîne de valeurs industrielles 4.0 et faire face, par-dessus tout, à la baisse des recettes en devises sous l'effet de la chute des cours pétroliers mondiaux. Ali Titouche