Une grande rencontre de concertation, semblable aux traditionnelles tripartites des années précédentes, se tiendra, les 16 et 17 août prochain, pour débattre du plan national de relance socioéconomique adopté tout récemment en Conseil des ministres. Cette rencontre regroupera "les membres du gouvernement chargés du développement et de la relance économique, les opérateurs économiques, les banques et institutions financières, ainsi que les partenaires sociaux, à travers les organisations syndicales de travailleurs et celles patronales", précise un communiqué des services du Premier ministère, diffusé avant-hier. Lors de la séance de travail consacrée à l'examen du projet de plan national de relance socioéconomique, tenue le 7 juillet dernier, le président de la République, faut-il le rappeler, avait affirmé qu'une fois approuvée, la mouture finale de cette nouvelle feuille de route économique et sociale sera soumise à tous les opérateurs économiques algériens. Mardi dernier, Abdelmadjid Tebboune aura donc instruit le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l'effet de préparer une rencontre sur ledit plan de relance. Cette rencontre, a précisé le communiqué, a pour objectif "la consolidation du plan national de relance socioéconomique, l'édification d'une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l'économie du savoir, la transition énergétique et la gestion rationnelle des richesses nationales". Nul doute que ce plan de relance économique constitue l'un des chantiers majeurs du président de la République et de son gouvernement. D'ailleurs, outre les projets de réformes, contenus dans le plan, le gouvernement s'est dit prêt à injecter, "immédiatement", pour l'investissement et la relance économique, "l'équivalent de 1 000 milliards de dinars auxquels s'ajoutent 10 milliards de dollars disponibles". À en croire les anticipations de l'Exécutif, les mesures arrêtées devront permettre à "l'Algérie d'économiser, à la fin de l'année en cours, près de 20 milliards de dollars". Le nouveau plan de relance étant pratiquement ficelé et ses objectifs fixés, reste à enclencher sa mise en œuvre effective. Auparavant, le gouvernement entend associer à sa démarche et les opérateurs économiques et les partenaires sociaux qui seront conviés à la rencontre des 16 et 17 août 2020. À ce propos, il est utile de rappeler qu'au début du mois de mai dernier, le président de la République avait instruit le Premier ministre d'entamer "immédiatement" la préparation d'une tripartite (gouvernement, syndicats, patronat). En adoptant le format de la tripartite pour la présentation du plan de relance socioéconomique, le gouvernement se devrait d'élargir cette rencontre aux syndicats autonomes qui ont de tout temps dénoncé leur exclusion des débats dans le cadre des tripartites. De plus, il reste à savoir si l'objectif de cette rencontre est de permettre d'enrichir et de compléter cette nouvelle feuille de route économique, ou servira-t-elle seulement à obtenir le quitus des partenaires sociaux en faveur de l'action de l'Exécutif ? Saïd Smati