L'audit de la compagnie nationale d'hydrocarbures, Sonatrach, sera lancé à partir de la semaine prochaine, a indiqué hier le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar. Intervenant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre a précisé que cet audit fait partie de la feuille de route du secteur. L'audit en question concernera, selon lui, l'organisation et le fonctionnement du groupe Sonatrach qui connaît des difficultés, a-t-il souligné. Ses recettes ont nettement diminué à cause de la crise pétrolière et de la pandémie de Covid-19. "En 2020, on ne peut espérer que 23 milliards de dollars de recettes d'hydrocarbures, contre 33 milliards en 2019", a-t-il indiqué. Le ministre a souligné qu'il y a eu énormément de retard dans les investissements en matière de développement et d'amélioration des techniques de production et des taux de récupération au sein des gisements, alors qu'il y a beaucoup de choses à faire. Néanmoins, a-t-il annoncé, il y a au moins une cinquantaine de petites découvertes qui ont été faites. De petites découvertes, certes, mais qui peuvent être développées pour compenser la baisse de la production très rapidement, a-t-il estimé. Il s'est dit convaincu qu'on peut à court terme développer tous les gisements qui sont en attente. Selon lui, il n'est pas normal que les gisements de l'Ahnet, qui ont été abandonnés par Total en 2014, soient en arrêt de production jusqu'à présent. "On doit mettre le paquet pour augmenter à court terme la production", d'autant que ces gisements peuvent intéresser des compagnies étrangères pour peu qu'on prépare les textes d'application de la loi sur les hydrocarbures. À ce sujet, Abdelmadjid Attar a déclaré que tous les textes d'application devront être finalisés d'ici à la fin du mois d'août. S'agissant de la réorganisation de Sonatrach, l'invité de la Chaîne 3, a insisté, en premier, sur les métiers de base sur lesquels elle devrait se focaliser. Sonatrach "fait tout et rien", a-t-il souligné, ajoutant que "très souvent, elle s'occupe de ce qui ne la regarde pas". La réduction des coûts est également un impératif pour le ministre de l'Energie. Il s'agit des coûts de fonctionnement et d'exploitation, c'est-à-dire le prix de revient du m3 de gaz ou du baril de pétrole. "Il faut absolument qu'on les réduise si on veut être compétitif sur les marchés", a-t-il insisté. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de réduire les effectifs de la compagnie à l'étranger. Selon lui, "on peut mener certaines activités à partir de l'Algérie". À l'internationale, Sonatrach doit continuer et même renforcer sa présence, mais en tant que compagnie pétrolière. Du point de vue du ministre, Sonatrach doit aller chercher, découvrir et exploiter du pétrole, à commencer par les pays africains et voisins, précisant que des opportunités existent.