En dépit des annonces faites par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres, visant à apaiser la grogne sociale et à répondre à certaines revendications du Hirak , la rue maintient la pression. Les manifestants se sont mobilisés encore une fois, en ce 51ème vendredi consécutif, pour réitérer leurs revendications, notamment d'ordre politique. Et les manifestants s'autoproclament déjà comme une force d'opposition populaire. Sur une pancarte brandie par une jeune manifestante, l'on pouvait lire « le Hirak est un contre-pouvoir ». Des groupes de manifestants qui ont commencé à se regrouper du côté du Boulevard Victor Hugo à Alger, peu avant midi, ont été dispersés et quelques-uns d' entre eux ont été interpellés puis relâchés par les services de sécurité. Quelques heures plus tard, soit après la prière du vendredi, les manifestants ont commencé à affluer. Arrivant de Bab El Oued et de ses environs, des manifestants scandaient « Kolna Elissaba trouh, y'a hana y'a ntouma, n'touma » (on a dit le gang part, c'est soit nous soit vous et ça sera vous) ou encore « Etat civil et non militaire ». Les manifestants ont dénoncé toutes les formes de répression à l'encontre des manifestants et des voix opposantes. Sur une pancarte on pouvait lire « au nom du peuple, vous faites des lois et au nom des lois vous réprimez ce même peuple ! ». Des voix appellent encore à la libération de tous les détenus d'opinion et les détenus du Hirak. Les portraits des Karim Tabou, de Nour El Houda Oggadi et de Fodil Boumala ont été brandis par des manifestants. D'autres voix continuent à accuser la presse d'êtres complice du système, «Ya sahafa ya chiyatine, n'touma sbabna » (Presse flagorneuse, vous êtes la source de notre malheur) entonnaient des manifestants. Sur une pancarte est écrit « chers journalistes, on ne vous demande pas d'être libres, mais on vous demande d'être tout simplement honnêtes ». Un peu plus haut, à la Rue Didouche Mourad, des journalistes ont organisé un rassemblement exigeant la libération de leur confrère Sofiane Merakchi, en détention depuis plusieurs mois. Un hommage a été rendu au défunt Benyoucef Benkhedda, mort le 04 février 2003. L'ancien président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), un homme connu par son parcours dense et plein de militantisme pour l'indépendance de l'Algérie. Les secouristes qu'ils soient bénévoles ou ceux affiliés au Croissant rouge algérien continuent à accompagner le Hirak, en portant assistance à toutes les personnes en difficulté.