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"Des révoltes populaires aux déportations", de Hadj Ali Mustapha en librairie Il est le dernier ouvrage de sa trilogie consacrée aux déplacements des algériens pendant la colonisation
Avec la parution récente de son troisième ouvrage Des révoltes populaires aux déportations, l'écrivain Hadj Ali Mustapha, un grand passionné d'histoire, clôt sa trilogie entamée en 2018 avec son premier ouvrage Les bagnards algériens de Cayenne, puis en 2019 avec Les Algériens en Nouvelle-Calédonie, l'insurrection de 1871, parus tous les deux aux éditions El Amel de Tizi Ouzou.Dans son ensemble, la trilogie est consacrée aux déportations d'Algériens durant la période coloniale, mais ce nouvel ouvrage est consacré plus particulièrement aux révoltes qui sont à l'origine de ces déportations. L'ouvrage se veut un travail de mémoire qui arrive au moment où la France coloniale vient de restituer à l'Algérie les crânes de 24 combattants algériens tués, puis décapités en 1849, lors de la célèbre bataille de Zaâtcha en attendant d'autres gestes de la France coloniale, notamment la reconnaissance de ces crimes commis à l'encontre d'un peuple. "Mon ouvrage a été déposé chez l'éditeur le 14 juin dernier. Ayant anticipé cet évènement qui allait survenir à l'occasion de la célébration du 58e anniversaire de l'indépendance, à savoir la remise des crânes de 24 combattants algériens par la France, j'avais déjà mis sur la couverture une photo représentant les crânes de ces vaillants combattants des révoltes populaires", a déclaré Mustapha Hadj Ali au lendemain de la réception de ce troisième ouvrage. Sur la quatrième de couverture, il explique qu'"une étude est présentée ici sur le vécu des Algériens, lesquels étaient considérés comme citoyens de seconde zone, et donc soumis aux peines liées au code de l'indigénat, peines qu'ils devaient subir (hommes, femmes, enfants) dans les différents pénitenciers d'Algérie (établissements de travaux forcés). Cependant, comme sujets français, ils étaient aussi soumis à la juridiction française (cour d'assises, cour d'appel, cour criminelle et conseils de guerre), d'où leur condamnation à l'exil, soit dans les pénitenciers agricoles corses, ou encore dans les bagnes coloniaux d'outre-mer". À travers cet ouvrage, l'auteur met désormais entre les mains du lecteur un travail de recherche de longue haleine sur cette page douloureuse de notre histoire dont on parle peu. Dans cet opus de 200 pages agrémentées de plusieurs photos montrant les sinistres pénitenciers, les bagnes, les prisons d'Algérie et de métropole, la souffrance des déportés, l'auteur a réparti son travail en trois grands chapitres, dont le premier est consacré aux principales juridictions et peines (code de l'indigénat, juridiction française), le second aux lieux d'internement et d'incarcération (pénitenciers d'Algérie, pénitenciers corses, les centres d'internement en métropole, les bagnes coloniaux d'outre-mer) et le dernier aux principales révoltes populaires depuis 1830 avec comme première révolte celle des Ath Zaâmoum, en passant par celle de l'Emir Abdelkader, les révoltes de Kabylie, celle des Aurès jusqu'à la révolte de Belezma entre 1916 et 1917. Le livre contient aussi des listes exhaustives de prisonniers algériens ayant péri dans des conditions inhumaines dans les pénitenciers et les bagnes. "J'ai consenti tant d'efforts et de sacrifices pour mettre la lumière sur cette période douloureuse de notre page d'histoire, car j'estime que, près de deux siècles après cette tragédie humaine, on trouve peu d'écrits relatant l'ère des révoltes populaires. Je considère que c'est un premier pas entamé pour rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui périrent pour la seule cause qui fut celle de déloger l'occupant de notre patrie. Je souhaite que d'autres travaux soient faits afin de mettre toute la lumière sur les exactions, les enfumades et les déportations", a-t-il ajouté, avant de révéler qu'il travaille désormais sur le roman d'un Kabyle exilé en Guyane après la Première Guerre mondiale et qui s'évada un certain 19 octobre 1922 avec un autre Algérien avant de vivre une période difficile dans la forêt amazonienne. Il est rentré en Algérie juste au lendemain de l'indépendance, laissant derrière lui une famille au Venezuela. "Ce sera l'histoire extraordinaire de notre ‘Papillon', une histoire qui n'a rien à envier à Papillon d'Henri Charrière", a-t-il conclu. O. Ghilès * Des révoltes populaires aux déportations, de Hadj Ali Mustapha, éditions El Amel, 200 pages. 2020.