Réalisés à coups de centaines de millions de centimes, les foyers de jeunes de la municipalité d'Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El-Mizan, se trouvent dans un état d'abandon total. Hormis la maison de jeunes Frères-Cherchar du chef-lieu communal, tous les autres établissements demeurent inexploités plusieurs années après leur réalisation. "Notre foyer de jeunes a été lancé en 1991, et voilà que près d'une trentaine d'années plus tard il n'est toujours pas fonctionnel, et ce, malgré nos démarches auprès des responsables locaux. Pourtant, en plus de la petite bâtisse prévue initialement, il a bénéficié même d'une extension. Aujourd'hui, il est dans un état de dégradation avancé", a déploré un membre d'une association culturelle de Tafoughalt, l'un des plus gros villages de la région qui compte 5 000 habitants. C'est le cas également des autres foyers de jeunes implantés à Ath Atella et à Tachtiouine. Selon une source à l'APC d'Aït Yahia Moussa, les foyers pour jeunes posent un énorme problème pour leur fonctionnement. "À vrai dire, ils n'ont aucun statut. Ils dépendent des APC qui ne disposent d'aucun moyen pour les faire fonctionner. Nous n'avons ni les moyens matériels ni les personnels qualifiés pour encadrer les jeunes. En principe, ils devraient être gérés soit par la direction de la culture, soit par celle de la jeunesse et des sports", a estimé notre interlocuteur. "Ils sont tous dans la même situation. Pourtant, en élaborant les programmes de développement locaux, on nous imposait d'inscrire ce genre d'établissements pour les jeunes. Mais, après leur réception, on se retrouve face à un grand problème, à savoir leur fonctionnement. Faute de solution à ce problème, ces foyers sont gérés par des associations qui n'ont, elles non plus, ni les moyens ni l'expérience requise pour bien les gérer", a expliqué, pour sa part, un élu local. Outre ces établissements, plusieurs comités de village de cette commune ont tenu à dénoncer également la non-prise en charge des aires de jeux réalisées dans leurs villages. "Notre aire de jeux a été soi-disant aménagée. Force est de constater que les travaux ont été tout simplement bâclés. Ni le tuf posé sur le terrain, encore moins les autres aménagements n'ont été de bonne qualité. Aujourd'hui, nos jeunes risquent beaucoup en jouant sur un tel terrain. La clôture est à terre et les vestiaires promis ne sont pas réalisés", a dénoncé un jeune footballeur du village Tafoughalt. O. Ghilès