Les manifestants ont exhorté les magistrats, qui doivent rendre la justice, à traduire dans les faits leurs promesses consistant à travailler en vue de "l'indépendance effective de la justice". Dans la matinée d'hier, un sit-in a été organisé devant le tribunal de Bordj Bou-Arréridj par des dizaines de citoyens pour réclamer la libération de 4 détenus arrêtés lors de la marche de vendredi dernier. Les manifestants, munis du drapeau national et de l'emblème amazigh, de banderoles, de pancartes et de photos de détenus, ont réclamé la "libération des détenus d'opinion". Ils exhortent, en outre, les magistrats, qui doivent rendre la justice, à traduire dans les faits leurs promesses, consistant à travailler en vue de "l'indépendance effective de la justice", et à refuser "une justice aux ordres". Aux environs de midi, la nouvelle tombe : la présentation prévue pour hier dimanche est reportée à aujourd'hui, lundi. Les quatre hirakistes sont maintenus en garde à vue pour une journée supplémentaire, selon Me Mounir Gherbi, un des avocats de la défense. Ces derniers ont été reconduits au commissariat central, pour y passer leur troisième nuit en garde à vue. Ils doivent donc être présentés aujourd'hui devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Bou-Arréridj. À l'annonce de la nouvelle, les manifestants se sont dispersés calmement et sans aucun incident. Par ailleurs, bravant le coronavirus et les interdits, des manifestants sont descendus dans la nuit de samedi à dimanche dans la rue à El-Main, une localité sise à soixantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, pour réclamer la libération des quatre manifestants arrêtés lors de la marche du 81e vendredi à Bordj Bou-Arréridj. Les habitants d'El-Main ont commencé leur marche, vers 21h, jusqu'à une heure tardive de la nuit. Ces manifestants ont insisté sur la nécessité de maintenir la mobilisation, afin, ont-ils déclaré, d'aboutir à la libération des prisonniers du Hirak qui croupissent encore dans les prisons du pays. Les participants à la marche ont également scandé des slogans chers au Hirak. "Nos enfants n'ont rien fait, ils ont juste marché pacifiquement et exprimé leur refus de ce système", "Libérez les détenus !", ont-ils crié tout en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, "Cessez le chantage et libérez les otages", "Halte aux intimidations", "Primauté du civil sur le militaire", "Nous dénonçons les intimidations dont font l'objet les militants du Hirak". Les participants à cette action de terrain ont dénoncé la manière avec laquelle ont été interpellés, par la police, ces jeunes hirakistes, tous de la région nord de la wilaya, mis en garde à vue depuis vendredi dernier.