Pour les frères Kouninef, en détention depuis le 18 avril 2019, c'est après plusieurs reports que le juge a décidé de le programmer pour aujourd'hui. C'est aujourd'hui que le procès des frères Kouninef ainsi que celui de Djamel Ould Abbes et de Saïd Barkat, anciens ministres de la Solidarité nationale, sont prévus au tribunal correctionnel de Sidi M'hamed à Alger. Pour les frères Kouninef, en détention depuis le 18 avril 2019, c'est après plusieurs reports que le juge a décidé de programmer leur procès pour aujourd'hui. Réda, Abdelkader-Karim et Tarek-Noah Kouninef font face à de lourdes accusations. Ils devraient répondre des chefs d'inculpation de "trafic d'influence", de "détournement de foncier et de concessions" et de "non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics". Ils sont également accusés de "blanchiment d'argent", de "transfert illicite de devises à l'étranger", d'"obtention de marchés publics et de crédits bancaires en violation de la réglementation" et de "financement occulte de la campagne électorale"... L'enquête préliminaire menée par une section spéciale de la Gendarmerie nationale ainsi que les conclusions de l'instruction judiciaire ont mis en cause, en plus des trois frères et leur sœur qui est toujours en fuite, plusieurs hauts cadres de l'Etat. On y cite, les deux ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia et l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb (actuellement en fuite à l'étranger). Plusieurs autres cadres de certains départements ministériels et d'anciens walis ont, également, été cités dans cette affaire. Ces derniers devraient se présenter aujourd'hui à la justice. Il faut noter aussi qu'il est attendu que ce procès mette en évidence la mainmise du groupe KouGC — légué par le défunt Ahmed Kouninef à ses enfants — sur la commande publique, mais aussi le lien entre l'ascension fulgurante du Groupe et la relation privilégiée que les frères Kouninef entretenaient avec Abdelaziz Bouteflika et son frère conseiller Saïd. Ce dernier, qui est en détention à la prison militaire de Blida où il purge une peine de 15 ans de réclusion pour complot "contre l'autorité de l'armée", devrait être entendu par le juge dans le cadre de cette affaire, indiquent certains avocats. Le second procès est celui de Djamel Ould Abbes, ancien ministre de la Solidarité, et de Saïd Barkat qui l'avait remplacé au même poste. Les deux anciens ministres de Bouteflika, en détention depuis juillet 2019, sont poursuivis pour détournement des fonds du département de la Solidarité nationale au profit d'associations inexistantes. L'affaire d'Ould Abbes et de Barkat a traîné une vingtaine d'autres inculpés devant la justice. Seul l'ancien secrétaire général du ministère de la Solidarité sous Saïd Barkat est en détention avec les deux ex-ministres. Les autres prévenus devraient comparaître libres. À noter que Djamel Ould Abbes a comparu, récemment, devant le juge du tribunal de Sidi M'hamed en tant que témoin dans le procès de l'ex-député Baha Eddine Tliba. Durant ce procès, il a été révélé l'affaire de marchandage des listes électorales FLN lors des législatives de mai 2017. Ould Abbes était alors secrétaire général du FLN.