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La trahison des rois
le processus de normalisation avec israël se poursuit et se banalise
Publié dans Liberté le 13 - 09 - 2020

La cause palestinienne perd de plus en plus sa "centralité" et les Palestiniens sont réduits désormais à compter leurs amis.
Cela prend de plus en plus les relents d'un séisme dont les répliques ne manqueront pas de se manifester à court terme. Un mois après la décision des Emirats arabes unis, le petit royaume du Bahreïn a annoncé vendredi une normalisation prochaine de ses relations avec Israël.
Qualifiée de "coup de poignard dans le dos" par les Palestiniens, dénoncée par l'Iran et saluée par l'Egypte, alors que certaines autres capitales, dont Alger, observent pour l'heure le silence, cette normalisation ouvrira probablement la voie à une nouvelle redistribution des cartes au Proche-Orient.
Mais si cette normalisation, qui intervient après celle des Emirats arabes unis, de l'Egypte et de la Jordanie, en attendant certainement d'autres pays arabes, semble obéir à des considérations de politique interne aux Etats, elle vise, cependant, à neutraliser l'Iran, grand ennemi d'Israël.
Un objectif stratégique pour l'Etat hébreu, pour quelques monarchies en prise avec le chiisme et pour le président Trump — architecte de cette nouvelle alliance — en difficulté à quelques semaines de l'élection américaine, qui entend tirer quelques dividendes politiques de ce qu'il qualifie de "jour historique".
Du coup, c'est la cause palestinienne qui perd de plus en plus sa "centralité" et les Palestiniens réduits désormais à compter leurs amis. "On est face à une mutation sans précédent dans la région. Une mutation où on voit la question palestinienne perdre de plus en plus sa centralité. Et certains pays du Golfe qui étaient parmi ses soutiens se mettent en ordre pour normaliser leurs relations avec Israël.
Comme première conséquence, le projet de naissance d'un nouveau pacte, une alliance qui réunit les Etats-Unis, Israël et les monarchies face à un ennemi déclaré : l'Iran. Deuxième élément : il ne faut pas exclure que l'Iran devienne le nouveau héros de la région.
L'Iran devient un acteur majeur de la région et la poussée de la Turquie gêne énormément les intérêts des monarchies du Golfe, à l'exception du Qatar", analyse Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.
Pour ce politologue spécialiste du Monde arabe, qui n'exclut pas que d'autres pays emboîtent le pas au Bahreïn, à l'image du Soudan, du sultanat d'Oman, mais également de l'Arabie saoudite (parrain du Bahreïn), préoccupée pour l'heure par l'enjeu de la succession au trône, la normalisation des relations entre les monarchies du Golfe et Israël contre lequel elles n'ont jamais été en conflit obéit à des considérations d'"intérêts locaux".
"On voit que cette normalisation, contrairement à ce qui a été dit par les pays concernés, ne vise que des intérêts foncièrement locaux, nationaux. C'est une volonté nationale. Il n'est pas exclu de voir Israël devenir la prochaine puissance sunnite de la région avec cette accélération", prédit-il.
Incapable de peser sur les événements ni de défendre le plan de paix de 2002, la Ligue arabe, désormais sous l'OPA de l'Egypte et des monarchies du Golfe, confirme sa faillite, et sa survie s'écrit désormais, et à la lumière de l'évolution de la situation, en pointillés.
L'Algérie risque-t-elle l'isolement ?
Dans ce contexte, l'Algérie, soutien indéfectible de la cause palestinienne et très critique du fonctionnement de la Ligue, que Louisa Hanoune a appelée ouvertement à quitter, est-elle appelée à revoir sa vision et les paradigmes de sa politique moyen-orientale ?
"Hormis le Bahreïn, aux prises avec la majorité chiite, les autres Etats qui ont fait une normalisation avec Israël ne craignent pas des secousses internes. Chaque pays regarde l'impact d'une telle décision sur la stabilité interne.
Donc dans l'immédiat, à court et à moyen terme, l'Algérie aura d'autres priorités, d'autres chantiers beaucoup plus importants que de songer à une normalisation. Même Israël est consciente que les pays du Maghreb sont différents des pays du Moyen-Orient", observe Hasni Abidi, qui se demande, toutefois "si elle ne risque pas d'être isolée" si d'autres pays venaient à normaliser leur relation avec Israël, notamment ceux qui sont dans notre voisinage immédiat.
"Sur sa sécurité (l'Algérie, ndlr), en revanche, oui : le Tchad est bien avancé pour normaliser ses relations ; et quand on dit le Tchad, c'est la Libye. Il y a la Mauritanie. Le Maroc aussi, ce n'est pas exclu. Donc, la question se pose autrement : l'Algérie ne risquerait-elle pas d'être isolée dans sa région si ces pays venaient à normaliser leurs relations avec Israël ?
Et dans la Ligue arabe, quel serait son avenir d'autant qu'elle a critiqué son fonctionnement ? Et avec la dernière faillite, beaucoup de questions méritent d'être posées", soutient le politologue. "Malheureusement, la politique algérienne n'a pas retrouvé sa vitesse de croisière en raison des années terribles de Bouteflika et on voit bien aujourd'hui que l'Algérie est marginalisée. Elle fait de l'illusion dans l'action",
déplore-t-il.

Karim KEBIR


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